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L’ASEAC se réinvente en faveur de l’enfance

L’ASEAC, l’association pour la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de la Corrèze, qui œuvre depuis 1946 à la protection des enfants et des familles en difficulté ou en danger, a bénéficié d’une restructuration générale. L’aboutissement d’un travail de réflexions et de négociations mené pendant deux ans qui permet aujourd’hui de mieux répondre aux besoins des populations accompagnées.

“A travers l’ASEAC, nous nous occupons de tout ce qui concerne la protection de l’enfance et la lutte contre l’exclusion“, pose Mario Vaz-Pinto, directeur général de l’association depuis novembre 2009. Organisée en trois pôles (investigation, prévention-placement et placement-soutien parental), l’ASEAC réunit 75 salariés (familles d’accueil comprises) et suit 150 à 200 jeunes par an. La prévention et le placement constituent le cœur de leur mission.

La journée associative organisée tous les ans depuis 2005, et qui a réuni en octobre dernier à la salle du Pont du Buy les professionnels du secteur social œuvrant à la protection de l’enfance, a été l’occasion de présenter la restructuration générale retenue pour l’association.

“Elle constitue l’aboutissement d’un travail de réflexions et de négociations mené pendant deux ans avec le Département et l’Etat et concrétisé par la signature conjointe d’un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens qui valide pour cinq ans les nouvelles prestations proposées par l’association et assure leur financement”, explique le directeur général. Parmi les objectifs fixés: la poursuite de l’effort de prévention, une meilleure réponse au droit des usagers, l’évolution des modes d’accueil et le développement du partenariat et des collaborations.

“Nous nous attachons à construire de nouvelles synergies avec les réseaux associatifs locaux et départementaux visant à mieux connaître et utiliser les ressources territoriales existantes et proposer une palette de prestations différenciées, spécifiques et complémentaires.” Dans ce même sens, Mario Vaz-Pinto se réjouit que désormais, “on s’occupe de l’enfant dans son milieu. Auparavant, la protection de l’enfance était centrée sur l’enfant. Or si on ne s’occupe pas de l’environnement familial, on ne règle rien. “On a eu le cas d’un enfant qui ne cessait de fuguer”, retrace le directeur. “On en serait probablement venu à le placer. Sauf qu’en s’intéressant à la situation familiale, on s’est rendu compte que l’enfant fuguait justement pour qu’on s’occupe de son père. Un placement n’aurait servi à rien.”

Il poursuit: “Des enfants qui fuguent, en souffrance, une famille débordée, dans la misère, une mère seule sans emploi, des parents dans l’addiction, et ce qui en découle, l’isolement, sont autant de personnes auprès de qui nous travaillons et vers lesquelles nous dirigent les juges pour enfants. Notre premier travail est de les aider à se recréer un réseau, grâce à une équipe composée de travailleurs sociaux, des éducateurs spécialisés, des assistantes sociales et psychologues qui les accompagnent dans leur quotidien (budget, courses, repas, administratif, organisation). “Travailler sur les capacités parentales est un pari.”

C’est le leur. Ils y croient et essaient, lorsque cela est possible, d’éviter les placements en famille d’accueil grâce à des AEMO (action éducative en milieu ouvert, 95 places) ou le SEMO, (service éducatif en milieu ouvert, 20 jeunes) créé en février 2012. Des placements alors remplacés par un travail de proximité auquel la famille est associée. Avec, toujours dans le viseur, la sauvegarde et la protection de l’enfant.

“L’activité de l’ASEAC est marquée par un souci d’exigence et de professionnalisme autant que par une volonté d’innovation“, termine Mario Vaz-Pinto. “Il nous revient d’inventer des réponses variées et adaptées à la singularité des détresses rencontrées.”

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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