Hier soir, traditionnelle cérémonie des vœux au 126e régiment d’infanterie de Brive. Alors que l’aménagement de la caserne Laporte se poursuit, le 126 va accueillir en 2010 plus de 200 nouveaux “Bisons” et se prépare pour sa prochaine mission de six mois en Afghanistan. “Un double défi” pour le colonel Goisque.
Le cadre était inhabituel: militaires et civils s’étaient réunis dans le cercle mess de la caserne Laporte. Ce tout nouveau bâtiment mis en service en décembre, n’a même pas encore été officiellement inauguré et témoigne bien de la mutation du régiment qui négocie son rassemblement progressif sur cet unique site.
A proximité, se construit encore le bâtiment de commandement; l’Etat-major toujours basé à Brune, devrait s’y installer d’ici l’été. Ce qui autorise le chef de corps à annoncer une restitution de la plus grande partie du quartier Brune fin 2010. Pour le reste, l’infirmerie et le bâtiment des cadres célibataires, “il faudra être plus patient”, a prévenu le colonel Jérôme Goisque. Dans ce dossier où se rejoignent les intérêts de la Ville et du régiment, “chacun souhaite que l’avancement du chantier aille le plus vite possible”, a répondu le député-maire Philippe Nauche.
Dans ce contexte, Brive devrait voir confirmer son rôle de “base de défense”, le nouveau principe sur lequel repose la modernisation de la défense nationale. “Aucune décision n’a encore été prise. Le scénario le plus probable reste celui d’une base rassemblant comme actuellement Brive et La Courtine, mais elle peut être rattachée à une plus grande base de défense.”
De façon plus concrète, 2010 sera surtout “une année de double défi”, a résumé le commandant du 126. D’une part avec l’accueil et l’incorporation de plus de 200 nouveaux Bisons. “C’est une mission vitale qui engage l’avenir.” Ce sera la mission principale que devra assurer la base arrière, appelée désormais “portion centrale” dans le jargon militaire. Car le gros du régiment, quelque 600 militaires, partira pour une autre mission en Afghanistan. “Il composera la plus grosse partie d’un régiment inter-armes.” Le départ est prévu en juin-juillet 2010 pour une longue période de six mois, donc intégrant certainement Noël.
Le colonel n’a d’ailleurs pas manqué d’évoquer les familles de militaires qui souffriront de cette absence. “Les familles ont besoin de sentir se matérialiser l’attachement de la ville à leurs Bisons: soutien, compréhension, accompagnement, affection, nous serons très sensibles à toutes ces marques concrètes.”
Le premier magistrat l’en a aussitôt assuré. “C’est une année à la fois difficile mais aussi très riche et nous saurons vous donner les signes de l’attachement qui est le nôtre“, évoquant même une possible visite sur place. Le député-maire, qui siège également à la commission défense de l’Assemblée nationale, en a profité pour lever quelques doutes soulevés par le débat sur l’engagement des forces françaises en Afghanistan. “Le débat ne porte pas sur le fond. Cette mission est très importante pour notre pays et la sécurité du monde. Il n’y a pas d’état d’âme pour valider cet engagement mais se posent des questions légitimes sur le degré d’engagement et la stratégie globale.”