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“L’alimentation en eau potable n’est pas menacée à ce stade”

Une réunion de presse sur les enjeux liés à la sécheresse dans le grand Sud-Ouest s’est tenue ce matin dans les locaux de la délégation régionale de l’agence de l’eau à St-Pantaléon-de-Larche. Elle a réuni par visioconférence des délégués régionaux de l’agence à Toulouse, Pau, Bordeaux, Rodez et Brive. L’occasion de dresser un état des lieux de la situation et de présenter les conséquences de la sécheresse.

Le manque de précipitations et les températures élevées enregistrées au printemps occasionnent une sécheresse sévère qui touche aujourd’hui plus de 60 départements en France. Le Sud-Ouest et la Corrèze avec ne sont pas épargnés. “La sécheresse par elle-même n’a rien d’exceptionnelle et le grand Sud-Ouest est coutumier du fait”, a expliqué ce matin Patrick Flour, directeur de la délégation régionale de Brive. “Ce qui est exceptionnel par contre, c’est la sévérité de cette sécheresse.” Du jamais vu depuis 50 ans.

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Face à des situations d’urgence comme celle-ci, l’Agence de l’eau œuvre depuis des décennies aux côtés de l’Etat et des collectivités locales pour mettre en place des solutions sur le long terme permettant de garantir des débits suffisants pour les milieux aquatiques. “Elle est la cheville ouvrière de la programmation de la politique de l’eau dans le bassin Adour-Garonne, précise Marc Abadie, directeur général de l’Agence Adour-Garonne ce matin, en direct de Bordeaux. “L’idée est de rendre compatible tous les usages de l’eau sans opposer les usagers entre eux mais en trouvant des solutions ensemble.”

video conference Adour Garonne5En Corrèze, le mois de mai est le 6e mois consécutif de déficit de pluies et les précipitations, depuis le 1er janvier, représentent 40 à 60% des pluies normales en cette période. Pour l’instant, la sécheresse n’a pas de conséquences sur le monde industriel qui a réalisé d’énormes efforts de réduction de consommation d’eau. Par contre, elle frappe de plein fouet les éleveurs. Compte tenu de l’urgence de la situation, le fonds des calamités agricoles a été activé de manière anticipée en Corrèze. Les premiers dossiers d’indemnisation seront examinés le 12 juillet et permettront aux agriculteurs de bénéficier de ce fonds dès la mi-septembre.

Une des solutions serait-elle de stocker l’eau lorsqu’elle est abondante? Six millions de m3 de stockage sont prêts sur le bassin de la Dordogne qui englobe Brive. “Un projet de 3 millions supplémentaires est en prévision sur le département de la Dordogne, là où l’activité d’irrigation est la plus importante”, précise Patrick Flour. “Aujourd’hui, ces réserves sont déjà mobilisées et si la sévérité de la sécheresse continue, les mesures restrictives qui ont déjà commencé avec plusieurs arrêtés préfectoraux et l’annulation d’une manifestation de canoë-kayak par exemple, pourraient être de plus en plus fortes.” Néanmoins le message est clair: “l’agence de l’eau vise à satisfaire tous les usages de l’eau mais l’eau potable est la priorité des priorités et on n’en manquera pas“. Reste que, plus que jamais, l’usage raisonnable et économe de l’eau est nécessaire.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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