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L’Agglo veut réutiliser les eaux traitées et produire de l’énergie à partir des boues

Les deux projets ont été présentés cet après-midi à la station d’épuration de Gourgue Nègre, au cœur du dispositif. Le premier vise à réutiliser les eaux traitées pour le nettoyage ou l’arrosage. Le second à transformer les boues résiduelles en biogaz réinjecté dans le réseau urbain. Deux dossiers éminemment techniques qui visent à économiser l’eau, donc préserver la ressource, et à poursuivre la transition écologique du territoire. Ils pourraient voir le jour en 2025.

“Ce sont deux briques de la gestion durable de l’eau qui s’ajoutent au déploiement du Plan Climat de l’Agglo que nous avons appelé Territoire en transition”, a fléché son président Frédéric Soulier lors d’un point de presse avec son délégataire Suez. “L’idée est de ne plus utiliser d’eau potable pour certains types de travaux comme le lavage des voies et des véhicules ou l’arrosage des espaces verts par exemple, ce qui représente actuellement 50.000m3 d’eau potable.” REUT, c’est le nom de ces dispositifs, pour Réutilisation des eaux usées traitées, qui évitent ainsi les prélèvements dans la nature.

Le dossier va bientôt être déposé auprès de l’ARS, l’Agence régionale de santé. “C’est le premier dossier de ce type déposé en Corrèze et nous espérons le voir valider.” Et de s’interroger pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt… D’abord parce qu’auparavant la ressource en eau était suffisante mais la raréfaction de la ressource et les épisodes récurrents de sécheresse ont changé la donne. Aussi parce que la France, jusqu’ici plutôt frileuse à y recourir, comme bien d’autres pays, a décidé d’accélérer ce type d’économie circulaire. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un dossier très technique qui s’appuie sur un traitement spécifique de désinfection biologique, notamment par des ultraviolets (technique que développe l’entreprise UV Germi à Saint-Viance) pour garantir la sécurité sanitaire.

L’Agglo met également le cap sur un projet visant à transformer des déchets en énergie. Toujours sur la station d’épuration de Gourgue Nègre, un site de méthanisation des boues et des graisses permettra demain de convertir ces déchets d’épuration des eaux en biogaz réinjecté ensuite sur le réseau urbain.

“Ces boues représentent actuellement 39.000 tonnes par an et sont transférées sur un site extérieur en Dordogne pour être transformées en compost”, a expliqué Nicolas Cotiche, directeur de Suez Brive. “Il s’agit de créer une grosse “cocotte-minute” pour obtenir du gaz“, a-t-il schématisé. “Nous utiliserions un des bassins de la station, celui qui était affecté au procédé MycET de réduction des boues par des champignons trop énergivore.”

Un projet là aussi novateur pour lequel les études sont toujours en cours et qui abonde également le contrat vertueux signé par l’Agglo et son délégataire. Un contrat lui aussi novateur à l’époque, et qui a été distingué au niveau national par un Trophée des des économies d’eau.

C’est en décembre dernier à Paris que l’Agglo de Brive et son délégataire Suez ont reçu ce trophée attribué par la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) en partenariat avec l’Association des maires de France. Le trophée salue un modèle inédit de contrat de sobriété hydrique mis en place depuis janvier 2022 et intégrant un objectif de performance : limiter de 21 % sur 7 ans (la durée du contrat) les prélèvements sur la ressource. Un vrai défi qui passe par un meilleur suivi du réseau, avec notamment la réduction des fuites, mais aussi par des changements de comportements des consommateurs.

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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