Photo : Sandra Corneil

Laena Latouille et Rémy Brun, 18 ans tous les deux, ont fait le choix de rejoindre les Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis de Brive. Le choix de l’excellence pour ces deux jeunes gens qui font leurs premiers pas dans le compagnonnage. Laena et Rémy sont également en quelque sorte l’incarnation d’une institution résolument moderne et tournée vers l’avenir.

La réputation des Compagnons n’est plus à faire. Laena et Rémy ont d’ailleurs, selon leurs dires, « fait le choix de l’excellence ». Synonyme de perfection, le compagnonnage, qui a traversé les siècles et forcé l’admiration, suscite parfois le mystère. Organisation professionnelle discrète mais influente, le compagnonnage a ses rites, ses valeurs fortes auxquels ses membres sont très attachés. À Brive, les Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis, dont la cayenne (maison) existe depuis 130 ans, perpétuent ces traditions. Rigueur professionnelle mais aussi personnelle. Être Compagnon, c’est être un excellent ouvrier mais également un Homme bon. Le compas croisé d’une équerre, symbole des Compagnons, est là pour le rappeler. Bien que fortement ancrés dans le passé, qui fait les traditions, les Compagnons et plus particulièrement les Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis sont résolument tournés vers le futur incarné en quelque sorte par Laena et Rémy. Un futur qui passe nécessairement par la jeunesse, Laena et Rémy ont tout juste 18 ans, et par une ouverture à des métiers très divers.

“Être compagnon c’est être un excellent ouvrier mais également un Homme bon”

Depuis longtemps, les Compagnons forment à une multitude de métiers dans différents domaines (bâtiment bien entendu mais aussi alimentation, ameublement, bijouterie, industrie…). Laena se dirige vers la pâtisserie et Rémy Brun, quant à lui, vers la charcuterie. Un futur qui s’écrit également au féminin puisque l’institution est ouverte aux femmes. Même si cette évolution est assez récente, l’institution compagnonnique s’adapte, à son rythme, aux évolutions sociétales. On ne bouscule pas ainsi des coutumes ancestrales. Laena n’est pas la seule jeune fille chez les Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis de Brive. Une évolution qui semble pour ces jeunes gens naturelle. Rémy, qui a parlé en premier des Compagnons à Laena (ils fréquentaient le même lycée), ne s’est jamais posé la question. « Il y avait déjà des filles quand je suis arrivé », explique le jeune homme. Laena, lors des premières réunions auxquelles elle a assisté, ne s’est pas du tout sentie comme une extraterrestre. « Il y a au contraire beaucoup de bienveillance. » Pour l’instant, juste sociétaires, le parcours est encore long pour Laena et Rémy qui n’en sont qu’aux prémices. La jeune fille devrait se lancer en début d’année dans son tour de France tandis que Rémy vient de débuter en fanfare cette étape importante pour tous les compagnons puisqu’il travaille actuellement chez Lenôtre, traiteur réputé à Paris. La formation compagnonnique, qui insiste particulièrement sur ce tour de France, permet de voir du pays et des façons de travailler différentes, enrichissantes. Un jour, ils deviendront peut-être Compagnons, s’ils le souhaitent, après avoir présenté leur chef-d’œuvre, autre moment clé dans l’initiation compagnonnique. L’apprentissage, qui revient en vogue après avoir été délaissé, offre de très belles perspectives d’avenir d’autant plus avec les Compagnons qui, au fil des siècles, ont toujours formé aux métiers manuels et accompagné fraternellement les jeunes vers l’excellence. Pour ce service, le compagnonnage est inscrit depuis 2010 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Laena et Rémy l’ont bien compris. Plus qu’une formation, ils s’apprêtent à rejoindre « une famille ». C’est eux qui le disent. 

Union Compagnonnique, Cayenne de Brive

17 bis, avenue Firmin Marbeau

Contact : Patrick Boussely, président. 06.16.25.61.88

• Catégorie d'article
• Portrait