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La vie à la maison heureuse

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La Maison heureuse accueille 33 adultes, âgés de 26 à 55 ans, en situation de handicap intellectuel et mental et emploie 28 salariés dont 17 éducateurs. Ce foyer de vie implanté en centre ville a vocation à garder ses résidents tout au long de leur vie. Une particularité qui a obligé l’institution familiale et ses salariés à évoluer au fil des années.

Maison heureuse6“C’est une belle histoire qui a commencé au milieu des années 1960”, commence Maryline Feryn, la directrice de l’établissement depuis 2009. Sur les conseils des professeurs Royer et Lejeune, chefs de service à l’Hôpital des enfants malades, Madeleine Maubrun, alors jardinière d’enfants, a concrétisé la démarche lancée par deux familles de jeunes handicapés suivis sur Paris. Pour qu’ils puissent être pris en charge à Brive, elle a créé une école privée, d’abord dans sa maison puis en face de la gare, au 17 de la rue Dumyrat. “C’était avant les premières lois de 1975 sur le handicap. A l’époque, il n’y avait rien”, recontextualise Thierry Theolissat, chef de service depuis un an et demi.

Maison heureuse5Les enfants grandissant, une évolution sur le plan juridique s’est imposée. En 1981 est alors créée l’association des parents et amis de la Maison heureuse du pays de Brive; puis vient, trois ans plus tard, un foyer de jour. En parallèle, un internat est ouvert avenue Michelet, vers les grottes de Saint Antoine, puis un second, à la maison Agnès, avenue Roosevelt. Disséminée sur 3 sites, la Maison heureuse est unifiée en 1998 au 11 bis Dumyrat, vaste lieu qu’elle occupe toujours aujourd’hui. “Cela a permis de développer l’idée d’un véritable foyer. Les résidents sont ici chez eux”, pointe le chef de service. S’étendant sur une superficie de 4.500m2, dont 2.000m2 de locaux et un vaste jardin, lieu privilégié pour les barbecues durant l’été, la Maison heureuse comprend un premier grand bâtiment en pierre qui abrite au rez-de-chaussée les cuisines et la salle à manger. Les chambres meublées et personnalisées par les 27 internes occupent les premier et second étages; une ancienne chapelle transformée en salle polyvalente accueille notamment  karaokés et réunions et, au bout de l’allée, dans le foyer de vie construit en 2001 se déroulent les activités menées en internes.

Maison heureuse9“On est passé de l’idée d’activités scolaires à des propositions pour adultes”, poursuit le chef de service. 90% des pensionnaires ont en effet connu l’école Maubrun. Ils avaient 5 ans à l’époque, ils en ont 50 aujourd’hui. Une avancée en âge qui suscite “des réflexions sur la formation des personnels par exemple et explique la mise en accessibilité des bâtiments”, indique la directrice. Réparties autour de 4 grands thèmes (expression, manuel, bien-être et sport), de nombreuses activités sont réalisées en interne dans le cadre d’un parcours de vie individualisé. “Une manière de stimuler et valoriser les usagers, en luttant contre l’errance psychique.”

Maison heureuse2Ainsi, l’atelier théâtre donne lieu en fin d’année à un spectacle dans les logements-foyers, un salon de coiffure a supplanté l’atelier bois suite au départ d’un éducateur menuisier, les ateliers cuisine très appréciés sont nombreux et l’atelier histoire a évolué vers l’actualité à la demande des résidents. Vivant en interne, le foyer est également ouvert sur l’extérieur. Outre les séjours vacances, des sorties à la piscine, au centre équestre, ou à Chasteaux pour pratiquer l’aviron, sont proposées. “Les résidents sont complétement intégrés dans la ville. C’est le but : qu’ils aient la vie la plus normale possible malgré la dépendance”, souligne le chef de service: “On ne fait pas d’humanitaire, ce ne sont pas de pauvres petits adultes handicapés. Ce n’est pas triste. Ils ont une vraie vie”,  termine Thierry Theolissat, dans le joyeux brouhaha d’un début de matinée dans le foyer de vie qui se réveille et s’anime.

 

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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