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La tragédie du peuple tsigane racontée à Michelet

L’amnésie concernant le sort des populations tsiganes pendant la 2e guerre mondiale est presque collective. Pour lutter contre cette méconnaissance voire cette indifférence, le musée Edmond Michelet expose “Une mémoire française. Les tsiganes pendant la seconde guerre mondiale” jusqu’au 27 novembre. Entrée libre. Infos: 05.55.74.06.08.

Expo des Tsiganes1L’exposition “Une mémoire française. Les tsiganes pendant la seconde guerre mondiale” a été inaugurée hier soir au musée Edmond Michelet. Elle retrace le sort des Tsiganes en France pendant la seconde guerre mondiale, en montrant comment s’élabore le cadre juridique de leur internement dès le début du XXe siècle. Réalisée par la Fnasat (la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), elle a été créée à l’initiative du collège Jean Moulin de Brive et prêtée par lui.

En effet, les élèves de Jean Moulin accueillis dans le cadre du dispositif d’accueil des adolescents du voyage (DAAV) ont travaillé sur cette exposition. “Il nous a semblé nécessaire de permettre aux adolescents du voyage de se réapproprier leur propre histoire. La tâche était pédagogique et doit les aider dans leur construction personnelle”, explique Raphaël Descamps, professeur référent du DAAV.

Affiche de l'expositionDès 1912, un régime spécial est créé pour les itinérants. Rapidement, ils sont mis sous surveillance et doivent être porteurs d’un carnet anthropologique d’identité. Ainsi, dès avant l’occupation allemande, les persécutions contre les tsiganes commencent. Ils ne feront que s’amplifier par la suite. Considérés comme appartenant à une race inférieure, les Tsiganes d’Europe centrale ont été internés par milliers, soumis au travail forcé et exterminés. En France, nombreux furent ceux qui échappèrent à la déportation. En revanche, ils subirent beaucoup de discriminations et furent internés dans des dizaines de camps disséminés sur le territoire de la zone libre comme de la zone occupée sur demande des autorités d’Occupation, en France, dès 1940. Privés de leurs biens, ils se sont retrouvés quasiment abandonnés dans ces camps de fortune et ont été laissés dans un état de misère physique et morale intolérable avec un ravitaillement aléatoire. Ce ne sera que le 10 mai 1946 que les derniers tsiganes seront libérés des camps.

Expo des Tsiganes3“Le réflexe de rejet de l’autre demeure aujourd’hui”, a avancé Françoise Gautry, maire adjoint en charge des affaires culturelles lors du discours inaugural. “Une question reste essentielle, celle de la place à donner dans notre société aux personnes dont le mode de vie est différent de celui qui est admis comme étant différent du nôtre. Or c’est un devoir que d’accepter les coutumes de ceux qui nous semblent différents du moment qu’elles se situent dans le cadre de notre République. J’ai la conviction que l’on ne peut que s’enrichir au contact de l’autre.”

Cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 27 novembre, vise ainsi à mettre fin à cette méconnaissance et à intégrer l’histoire des Tsiganes dans la mémoire collective française.

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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