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“La provocation est le moteur principal de ma poésie”

Jean-Daniel Février fait paraître son premier recueil de poésieLe recueil de poésie du trentenaire briviste Jean-Daniel Février est à son image: à mi-chemin entre l’hypersensibilité et le cynisme, quelque part entre la confession intime et un éloge -parfois rageur- aux mots. Poetree ou l’arbre des essais est sa première publication qu’il dédicace demain, mardi 21 juin, à la librairie Culture évasion, 7 rue de la République.

Jean-Daniel Février assume la part d’orgueil que son projet peut susciter: “A travers mon écriture, je me lance des défis. J’essaie de m’inspirer du style des auteurs que j’aime, de le digérer pour le détourner. Ce n’est pas de l’orgueil mais de la curiosité intellectuelle qui m’aide à ne pas me sentir écrasé par un style”, confie l’auteur qui est né  Brive, passé par une hypokhâgne à Bordeaux puis qui a suivi des chemins de traverse dans un IUT métiers du livre ou encore un CAP jardinier. Il reviendra finalement vers ses premières amours, avec une licence de lettres modernes faite à Limoges. Si Jean-Daniel Février s’était déjà frotté à l’écriture dans du théâtre ou des nouvelles, c’est avec la poésie que ses mots vont être imprimés sur le papier, pour la première fois.

Jean Daniel Fevrier2Ce recueil, entamé à 18 ans, réunit une vingtaine d’années d’états d’âme, de découvertes d’auteurs, d’expérimentations sur la forme. Cette diversité est palpable dans les poèmes qui ne sont pas classés par chronologie mais par thème. Les poèmes répartis en trois grandes sections “Amourines”, “Poèmes rageurs”, “Métamorphoses et Hurlements prosaïques” sont imprégnés de déceptions amoureuses, de rage contre l’écriture ou encore d’envolées lyriques à la Hugo qui contrastent parfois avec l’insertion de définitions à la manière d’un dictionnaire: la rêverie contre la rationalité. Des rythmes en alexandrin de certains poèmes viennent encore buter contre des vers libres et même parfois, c’est le vers qui est mis au service de la rime et là, l’auteur n’hésite pas à couper les mots en deux pour les soumettre à la forme.

“Parfois j’ai des envies d’amoureuses tendresses/ De simplement faire rimer amour et toujours/ Mais hop hop hop a buggué le cœur est sans laisse/ Détresses bluesies des solos crooners sans retour/ Entre les deux mon cœur balance et je quémande/ Auprès de démons rageurs et de dieux perdus/ L’équilibre des mots: arsenic ou lavande/ Quelque chose entre mon âme et mon trou du cul.” Jean-Daniel Février assume l’ambivalence qui le porte entre l’hypersensibilité et le cynisme mais surtout il assume son goût pour la provocation: “C’est mon moteur principal.” Cette vulgarité est là aussi pour contrebalancer les confessions intimes qu’il couche sur le papier: “Je suis vulgaire par peur d’être trop apprêté.”

Une partie de sa vie infuse dans son recueil. “Pourtant, mon histoire n’est qu’un prétexte. A la manière de Mallarmé, je sature mes poèmes d’images et j’y ajoute des jeux de mots pour que le sens devienne plus compliqué à apercevoir car pour moi, le fond n’est là que pour faire briller le verbe. Peu importe si les mots font sens dans l’esprit du lecteur, ce que j’écris a du sens pour moi. Se laisser envahir par la brillance et la beauté des mots qui tourbillonnent, c’est tout aussi valable.”

Poetree ou l’arbre des essais, un recueil de Jean-Daniel Février. Aux éditions du Ver Luisant. 59 pages. Prix: 10 euros.  A la librairie Culture évasion, 7 rue de la République.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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