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La poésie du slam s’invite au lycée Cabanis

Les élèves de seconde 6 ont slamé toute la matinée

Du cours de français à la poésie, il n’y a qu’un slam. C’est ce qu’ont découvert cette semaine les élèves en seconde 6 du lycée Cabanis à travers un atelier animé par Ghetto R1’Bo. En ligne de mire: la télé réalité sur laquelle les élèves ont dû écrire leurs textes. “En pataugeant pour de l’argent, ils perdent cette dignité qu’ils auraient dû garder.” Final, ce matin avec la lecture publique, a cappella, comme il se doit. Un très beau partage qui a ému le slameur. Il leur a d’ailleurs promis d’en faire prochainement un titre dédicacé à toute la classe. “La seule réalité, c’est de n’pas savoir se démarquer.”

Découvrez aussi demain notre article portrait sur Ghetto R1’Bo.

Thomas et Clothilde

“Le slam? J’écoutais un peu, comme ça, les plus connus, donc pas vraiment”, avoue Thomas, 15 ans. “Contrairement à ce qu’on pensait, il faut parler un français très correct, avoir du vocabulaire…” Pour tous les élèves en seconde 6, les cours dans la langue de Molière ont pris cette semaine une saveur particulière. Les 5 heures habituellement attribuées au programme scolaire ont été dédiées à un atelier slam. Une action rendue possible grâce au département musiques actuelles des Treize arches. “Ghetto a déjà de l’expérience avec les jeunes dans ce domaine”, argumente Ghalem Toumi. “Il a notamment monté pour le centre Pompidou un opéra slam aquatique dans la piscine Joséphine Baker.”

“Nous avons travaillé dans le prolongement du Printemps des poètes, sur l’écriture de slam avec un thème: dénoncer la télé réalité”, explique leur professeur Nathalie Marchou.

Ghetto et les élèves slameurs

“On est la génération la plus concernée par cette télé réalité”, constate Clothilde, équipière de Thomas. Pour plus de facilité, les élèves ont travaillé leur texte par groupe de deux ou seul. “On a un sentiment de liberté lorsqu’on écrit. C’est beaucoup plus motivant, on se sent impliqué. On a pas l’impression d’être en cours, on vit presque ça comme un loisir et pourtant on a travaillé”, Ultime révisionsreconnaissent unanimement les élèves. Alors, ils se sont “éclatés” à transcrire leurs idées. Et une fois l’inspiration couchée sur le papier, pas facile pour autant de vaincre sa timidité en dévoilant devant les autres (leurs camarades devenus public) ses quelques lignes, et donc une part de soi-même.

On est gavé de ces nominés, avec toutes ces émissions de tarés.” “Tout ça commence à me gaver, j’crois qu’j’vais briser ma télé.” Certains ont tiré à boulets rouges sur ces émissions décriées qu’ils suivent pourtant le reste du temps. “Arrête, me dis pas que t’as raté la ferme des célébrités!” D’autres, ont préféré le faire sur la pointe des pieds, dénonçant “une nouvelle génération qui ne pense qu’à passer à la télévision pour susciter un peu d’admiration”. “Ils se croient des stars alors qu’ils ne sont que des vantards.” “Pour en finir avec ces duels incessants qui n’ont pas de devenir, avant que cela n’empire.” Par tirage au sort, les élèves se sont succédés sur une scène improvisée, maitrisant le trac qui faisait trembler même leur feuille. Mais, à leur grande surprise, ce n’était qu’un tour de chauffe. Un deuxième passage leur a permis de mieux maîtriser diction et geste.

Les élèves

“Vous m’avez donné de l’émotion, vous m’avez fait vivre une semaine d’enfer”, a conclu Ghetto R1’Bo. “J’ai entendu de très beaux textes. J’espère que cela vous a appris à mieux vous connaître entre vous. Ce n’était pas évident en 5 heures d’arriver à ce résultat. Je suis très fier. A l’écoute de vos textes, je suis plein d’espoir, vous avez tout dit, au fond.” Le slameur a d’ailleurs promis aux élèves, à partir d’un condensé de leurs idées, de faire un titre qu’il dédicacera à toute la classe. “Ce ne sera pas mon côté sombre habituel”, a-t-il plaisanté pour finir. Pourtant, les élèves, eux, auraient bien vu cette expérience s’éterniser sur l’année!

L'enseignante et Ghetto R1 Bo

discours de remerciement

il faut se séparer

le groupe des fans

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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