La nuit tombe sur Tujac. C’est l’heure où sortent les Transformers pour se faire prendre en photo. Photos qui seront affichées fin novembre à travers la ville et donneront lieu à une exposition. Ces super-héros ne sont autres que des habitants qui ont réalisé eux-même leurs super costumes à partir de matériaux de récupération. L’homme orchestre de ce projet: le plasticien Norton Maza en résidence à Brive.
Hier soir, “S-16”, “Aquario”, “Rapace” et “Cornes de bison” ont été les premiers à prendre la pose. Les autres devraient suivre cette nuit et demain.
19h. Au pied de l’immeuble Azalée. Trois voitures se positionnent phares allumés pour irradier mystérieusement la nuit. Le plasticien Norton Maza et le photographe Sylvain Marchou discutent du meilleur emplacement de l’appareil photo. Plus bas, plus haut, plus à droite…
Salahé, 12 ans, arrivé sur son VTT, sucette en bouche, observe patiemment la scène. Ça va être son tour de se transformer. Lui, c’est S-16, nom qu’il a donné à son super héros. “S, c’est l’initiale de mon prénom et 16 parce que je suis né le 16 mai.”
Salahé ne s’impatiente pas. Il sait ce qui l’attend: il a assisté comme les autres participants aux premières prises de vue dès 18h20 devant le centre Jacques Cartier. Sous les projecteurs, pendant plus d’une demi-heure, “Cornes de bison”… Thomas, 7 ans, fronçant les sourcils pour donner corps à son personnage affublé de cornes et de pistolets. “C’était dur de ne pas bouger”, souffle-t-il après la séance photos. “Mais je suis très content. Après je vais me voir sur les affiches.”
Avis partagé par Keïta, 9 ans, et sa petite sœur Luna, 3 ans, venus assister à la première séance, en attendant leur tour, demain. “Je m’appelle “Super poing du dragon” car, dans mon jeu préféré, c’est la dernière attaque ultime, celle que j’aime bien. Et mon Transformer a des lunettes car je trouve que ça donne bien”, liste en une même tirade Keïta. Timidement, Luna, finit par donner le nom de son personnage: “Les quatre-1”, mais impossible d’en savoir plus. “C’est peut-être parce qu’on est quatre dans la famille”, suggère sa mère.
Pendant trois nuits, les 14 Transformers vont défiler devant l’œil numérique pour immortaliser la scène. Parmi eux, 6 adultes. Justement, Coline, 31 ans, et Hélène, 49 ans, attendent de passer ce soir en dernier. “C’est une super aventure artistique et une belle expérience humaine. On se connaissait tous un peu avant, comme ça en passant, et on a partagé ces moments en mêlant nos origines, nos cultures, les générations”, s’enthousiasme “Aquario” (Coline). “Ça signifie verseau en espagnol. Mon Transformer est en forme d’avion car j’ai pas mal voyagé avec ma famille et je lui ai fait une jupette arrondie pour casser le côté trop carré des Transformers. Ça correspond bien à mon histoire.” A côté d’elle, Rapace” (Hélène) aux vrais airs de Shogun. “Mon Transformer symbolise tous ces rapaces qui nous entourent. Je pense à mon banquier surtout”, s’amuse-t-elle.
Vous découvrirez les affiches de ces Transformers, dès le 24 novembre prochain, sur les arrières de bus ainsi que sur une vingtaine de panneaux en ville. A voir aussi une exposition, dans le cadre de ce projet porté par les Treize arches, aux Passages de Brive à partir du vendredi 27 novembre et pour deux semaines. Et juste début des choses, les habitants de Tujac auront la primeur avec une exposition d’une journée lundi 23 novembre, au centre Jacques Cartier.