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La géographie: une jouissance de la découverte

L’espace Gazeau accueillait ce matin des voyageurs. Autour d’Erik Orsenna, la navigatrice Isabelle Autissier et 2 géographes, Françoise Ardiller-Carras et Olivier Baladanian. 4 personnes pour qui l’ailleurs est une nécessité, la découverte, une drogue. Bien difficile en sortant de ce rendez-vous de ne pas avoir envie de partir.

C’est en lisant Tintin, petit, que je me suis dit, mon terrain de jeu sera le monde“. Erik Orsenna a d’entrée de jeu planté le décor de cette rencontre. L’écrivain-académicien n’a eu de cesse dans sa vie de découvrir d’autres horizons. “On a tous des lieux qui nous parlent, dont le nom nous invite à la découverte”. Patagonie, Cap Horn, Amazonie, Valparaiso, des noms qui ne donnent qu’une envie, celle de les découvrir. S’intéresser à la géographie, c’est s’intéresser au monde, à ses paysages, mais aussi aux hommes qui les ont façonnés, “quelquefois pour le pire, mais heureusement aussi pour le meilleur” renchérit Isabelle Autissier. La navigatrice explore les mers et voit les paysages et les terres depuis son bateau, “une manière différente mais tellement enrichissante également”.  L’auteur de L’amant de Patagonie (Grasset) met toutefois le pied à terre et c’est vers Ushuaïa que ses pas la mènent. “Et là, la géographie prend toute sa dimension” insiste-t-elle, “car on ne se contente pas des paysages, mais on les vit avec les hommes qui s’y trouvent”. S’intéresser à la géographie, c’est donc aussi s’intéresser à l’homme.

Une réflexion que partagent Françoise Ardiller-Carras et Olivier Baladanian. Ces 2 géographes, scientifiques, viennent de publier “Arménie russe” (Les ardents éditeurs). Un livre qui nous entraîne sur les pas de Pierre Bonnet, un géographe qui a exploré l’Arménie du temps des tsars, elle s’appelait alors la transcaucasie méridoniale. 100 ans après, grâce à la découverte d’un ensemble de cartes, de photographies et de notes de voyages remisées dans des cartons, nos 2 géographes contemporains sont repartis dans ses pas. Témoins des mœurs des populations rencontrées, curieux des lieux sauvages découverts au cours des cinq grandes expéditions réalisées entre 1909 et 1914, à la veille de l’arrivée des Soviets, Pierre Bonnet et son épouse Nadedja, arménienne d’origine, ont laissé un inestimable témoignage sur un temps révolu. Là, la géographie rejoint l’histoire et l’on voit toute l’importance “de la complémentarité des sciences” explique Erik Orsenna, en ajoutant d’un ton plus qu’ironique “que ceux qui voulait récemment réserver les études d’histoire et de géographie aux seules terminales littéraires devraient être dans le Guiness book de la connerie”.

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Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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