Avec “Canopée vernienne” créée pour le musée Jules Verne de Nantes en 2014 et repensée pour Brive, c’est toute l’essence de l’univers du conteur, écologiste avant l’heure, qu’Isa Slivance a voulu capturer et sublimer. Présentée dans le cadre de la 34e Foire du livre, l’exposition, articulée autour de la médiathèque et de la chapelle Saint-Libéral, a été inaugurée vendredi soir. Jusqu’au 10 janvier. Entrée libre et gratuite.

A travers “Canopée vernienne”, l’artiste Isa Slivance donne corps à la forêt africaine décrite par Jules Verne dans son roman Un village aérien. Du papier à la canopée, c’est tout ce cheminement que la plasticienne propose de parcourir depuis la médiathèque dédiée au livre, jusqu’à la chapelle Saint-Libéral, véritable ode à la forêt retrouvée.

Au cœur de cette exposition, il y a la poésie de la nature, qui innerve l’œuvre de Jules Verne, et le souhait de la plasticienne d’en témoigner pour sensibiliser le public et notamment l’enfant à la beauté de la forêt, à la magie de l’arbre. Son outil de prédilection: le papier. A la fois “vecteur et acteur, objet et matériau“, l’artiste végétale le fabrique et le marbre depuis son laboratoire expérimental basé en Dordogne.

Pour mener à bien son projet, elle a mâché les mots de Jules Verne, elle les a même cuisinés à proprement parler, cuisant les feuilles des végétaux décrits par le romancier. Cueillies fraîches dans les serres tropicales de Nantes et transformées, ces feuilles de baobab ou caféier composent une nouvelle écriture, végétale celle-ci, qui fait écho au texte de Jules Verne et dialogue avec lui.

Aux côtés d’autres créations, de nombreux végétaux et livres acquis par la médiathèque (Le Village aérien dans sa première édition originale parue en 1901 dans la collection Hetzel ou Magdalena et Jules, un des livres d’artistes d’Isa Slivance), la médiathèque présente du papier marbré et des gravures: des expériences picturales et botaniques plus personnelles de l’artiste. Des travaux présentés dans des cadres en bois d’aulne, dont l’espèce la plus courante est le vergne ou verne, clin d’œil à l’écrivain qui associait volontiers son nom au bois. Parés de fils électriques jaune et vert formant des mots extraits du texte et reliant les œuvres entre elles, ces encadrements sont “un écho aux lianes qui parcourent de part en part le texte”, explique Isa Slivance.

Photographies, gravures, papier végétal et même un tronc odorant directement arrivé du Gabon, l’artiste convie tous les sens pour faire sentir et ressentir le caractère extraordinaire de cette flore africaine. C’est justement là tout l’enjeu des installations à la chapelle Saint Libéral qui offre un décor monumental et végétal. Des phrases extraites du roman de Jules Verne, des rideaux de Hura Crepitans, Kapokier, fougères arborescentes ou autres baobabs et, dans les transepts, des gravures où l’artiste a “déliré à partir du roman de Jules Verne” guident le spectateur jusqu’au chœur de la chapelle où, “aboutissement et récompense”, la canopée est représentée par un plafond lumineux végétal accompagné d’un diaporama sonore invitant à plonger dans la nuit de la forêt.

La fin d’un beau voyage que prolongeront ateliers (samedi 21 novembre à 10h30 et 14h, samedi 12 décembre et les mercredis 16 et 23 décembre à la médiathèque et la bibliothèque des Chapélies) et conférence (“Jules Verne inconnu”, samedi 12 décembre à 17h à la médiathèque).

“Canopée vernienne”, jusqu’au 10 janvier. A la médiathèque (le mardi de 9h30 à 18h; le mercredi et le vendredi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 18h; le jeudi de 9h30 à 12h et de 15h à 18h et le samedi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h) et à la chapelle Saint Libéral (du mardi au vendredi de 12h à 18h, le samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h et le dimanche de 15h à 18h). Plus d’infos au 05.55. 18.17.50 et au 05.55.74.41.29.

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