La friandise glacée est l’incontournable alliée de la journée. Certains la savourent en plein soleil et aux fruits de la passion comme Céline. D’autres préfèrent se réfugier à l’ombre pour goûter tous ses bienfaits. C’est le choix de Dorina qui découvre la violette gelée. L’ennemi du jour est quant à lui chiffré. Immatériel mais non désarmé, il atteint 37°. Telle est l’épreuve à affronter.  A l’ombre comme au soleil, la chaleur est brulante, suffocante. Sous ces températures, notre bienfaiteur, non pas masqué mais glacé, apporte un réconfort qui n’est que momentané. Glace contre canicule : le match est sans grand espoir.

Il est 16h. Brive est à l’arrêt. Le soleil, à son zénith, n’effleure pas avec délice les rues pavées de la ville, pour le plus grand plaisir des promeneurs. Il frappe avec vigueur et brutalité quiconque ose s’exposer à ses rayons enflammés. La ville, comme les glaces, dégouline de chaleur, ruisselle d’une moiteur sèche. C’est une fournaise, une étuve, un enfer. La lumière, crue, est éblouissante: elle rétrécie les pupilles et oblige les visages à se déformer sous l’effet du plissement des yeux. La chaleur, elle, brûle les corps et échauffent les esprits. L’ennemi est doté de pouvoirs certains. Ses capacités, combinées, sont sans appel.

Calme et désertée, comme vaincue par plus forte qu’elle, la ville fait la morte. Pour tromper l’ennemi, elle semble sommeiller. Ce n’est que ruse. Pourtant, en attendant l’accalmie, les passants la boudent. Seuls les plus téméraires osent s’y aventurer. Et encore, ils profitent des havres de paix offerts par les fontaines pour soutenir l’effort qu’exige une promenade qui en d’autre temps, aurait paru banale, confortable. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Reste que la revanche ne tardera pas. La tombée de la nuit permettra à la ville de reprendre le dessus. La vengeance est un plat qui se mange froid. On l’espère même glacé.

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