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La fontaine Bourzat retrouve des couleurs

La fontaine, rue de l’Hôtel de Ville, qui rend hommage à Pierre-Siméon Bourzat, né le 18 février 1800 à Brive, construite à partir de 1883 et inaugurée en 1888, a retrouvé quelques couleurs. Du moins les trois plaques sur chaque face. Un beau rouge ocre sur fond sombre. On arrive désormais distinctement à lire ce que le temps avait un peu effacé. Les plaques ont été nettoyées et révèlent les couleurs, un bleu Labrador très profond, datant d’une restauration de 1983 effectuée pour les 100 ans de la construction du monument. Quant aux inscriptions, le choix de la couleur rouge ocre s’est imposé puisque basé sur les traces qui étaient encore très légèrement visibles sur les lettres.

Le monument a la forme d’une fontaine adossée de plan rectangulaire. Il est construit en grès fin de Grammont, appareillé de bossages vermiculés alternant avec des bossages lisses ; une balustrade et deux urnes couronnent l’édicule. La niche centrale abrite un buste de Bourzat, en dessous une plaque boulonnée porte deux masques à tête de faune et une citation de Victor Hugo. Deux autres masques sur les faces latérales servaient aussi pour l’arrivée d’eau. Au-dessus de la niche, les armes de la ville de Brive sont sculptées dans un grand cartouche. (Sources. Ministère de la culture).

On ne distinguait plus vraiment ce qu’il y avait d’écrit sur ce monument en l’honneur de Pierre-Siméon Bourzat, c’est désormais rectifié. Avocat et député corrézien, républicain dans l’âme, ce qui d’ailleurs le contraindra à s’exiler à Bruxelles Pierre-Siméon Bourzat fait partie de ces illustres Brivistes.

C’est sur les barricades qu’il s’oppose au coup d’État du 2 décembre 1851 par lequel Louis-Napoléon Bonaparte se maintiendra au pouvoir. Une attitude qui avait été moyennement appréciée, on s’en doute. Il mourra d’ailleurs en exil à Bruxelles le 4 mai 1868.

Sur la face latérale gauche, on remarque que Brive est écrit avec un S… Ce n’est pas une faute, Brive se concluait parfois avec un S avant que cette lettre ne soit définitivement retirée du nom officielle. Sur la face latérale droite, bel hommage rendu à Bourzat qui, en homme de convictions, n’hésitait pas à défendre ses idées et la loi.

Surnommé l’avocat des pauvres car il ne faisait pas toujours payer ses honoraires aux moins aisés, il avait également pour habitude selon la légende d’aller à l’assemblée nationale en sabot. Une légende vérifiée ceci-dit (et gravée dans le marbre) puisque c’est Victor Hugo, lui même, grand ami de Pierre Siméon-Bourzat, qui la rapporte :

Un petit “relifting” qui permet de redécouvrir ce monument mais également Pierre-Siméon Bourzat. On attend désormais que de la fontaine rejaillisse de l’eau.

En 1878, le journal La République de Brive lance une souscription pour un projet de monument à la mémoire de Bourzat. De nombreux anciens députés, dont Victor Hugo, participent au financement du projet ainsi que des Bruxellois attachés à la personnalité du Corrézien exilé. Après de multiples débats, c’est l’emplacement de la rue de l’Hôtel de Ville, qui est choisi par la municipalité de l’époque. L’architecte Louis Bonnay conçoit gratuitement les plans du projet. Le buste actuel en bronze n’est pas celui d’origine (sculpteur Eugène Robert). Il constitue néanmoins le point central d’une remarquable œuvre de style néo-classique. Elle est inaugurée en 1888. (Sources. Archives municipales de Brive).

 

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

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