L'actualité en continu du pays de Brive


La compagnie Koubi vient danser chez vous

crédit photo : V. Chochon

Ce sont des pièces qui ont tourné aux Etats-Unis et dans les salles du monde entier. Des pièces dont la captation n’est d’ordinaire pas accessible au grand public. Pour un temps donné, elles vont l’être et c’est un événement. Ces quatre prochains vendredis, nous vous proposons de vivre de chez vous un moment rare et inédit en vous plongeant dans l’univers du chorégraphe Hervé Koubi. Un beau cadeau à savourer dans ces temps empêchés.

crédit photo: Frédérique CALLOCH

A l’annonce du confinement, Hervé Koubi venait de rentrer avec ses danseurs d’une grande tournée aux Etats-Unis où il présentait Boys don’t cry, sa dernière création. Standing ovation, papier dans le New York Times, une double dans le Washington Post… le chorégraphe briviste en a fait du chemin et ne cache pas sa joie, sa fierté. « Le monde est grand mais les Etats-Unis sont un rêve, un aboutissement pour tout artiste. C’est très rare, quasiment inaccessible pour de la danse contemporaine française. »

Le retour à la réalité confinée n’en aurait pu être que plus brutal. « Le premier mois s’est finalement révélé intéressant. Cela a été l’occasion de s’arrêter, de se questionner. C’est le moment de se poser les bonnes questions pour repartir autrement » car il faudra nécessairement pour lui repartir autrement. Dans son travail jusqu’à présent, la filiation, l’identité ont toujours été des thématiques centrales. « Mon identité personnelle, notre identité commune sont des thèmes qui me permettent de partager mes valeurs tournées vers un vivre-ensemble qui fasse sens. »

Aujourd’hui, il travaille à une nouvelle création intitulée Le soleil invaincu, traduction du latin sol invictus, du nom d’une divinité solaire de l’empire romain qui porte avec elle l’idée du renouveau. Imaginer des jours meilleurs, c’est sans doute plus que jamais le bon moment et cela coïncide avec sa volonté présente d’amorcer un nouveau virage. L’idée qui s’impose à présent, c’est : «  abandonner nos identités, se défaire de soi pour aller de l’avant ».

crédit photo: Véronique Chochon

Pas facile pourtant d’aller de l’avant en ces temps difficiles. « Nous sommes une des compagnies de danse contemporaine à tourner le plus en France et à travers le monde. Avec la crise, le confinement, nous sommes hyper exposés, extrêmement fragilisés. Il serait indécent de se plaindre face à ceux qui sont sur le front du virus, ceux qui souffrent. Mes danseurs, mes proches et moi-même nous portons bien ». N’empêche, il regarde l’avenir avec inquiétude. « Ce que l’on perd ne sera pas rattrapable. Nous nous autofinançons chaque année à hauteur de 80 voire 90% par la diffusion. Nous allons être réellement impactés, comme d’autres mais plus que certains et je suis soulagé de voir que le ministère qui nous a contactés, mesure bien quelles structures seront réellement en danger. »

En attendant la sortie de crise, chaque jour, le gros du travail consiste pour lui à déplacer les dates à l’an prochain. « C’est un travail monstrueux. » Mais il continue aussi de réfléchir à des idées pour, malgré le confinement, continuer de faire partager son art.

C’est comme cela que l’idée est née de rendre accessible au grand public ce qui d’ordinaire ne l’est pas. Les captations de ses trois dernières pièces ainsi que le documentaire Hervé Koubi, l’inattendu sur tous les fronts, de Bérengère Alfort. « Pour nous, c’est plus facile d’avoir 6 dates à New-York que de diffuser ces captations-là. Elles ont été rachetées par des chaînes de télé privées et il a fallu négocier les droits. » Heureusement, la solidarité née de la situation a joué en leur faveur. Mais c’est dire si la chance est grande pour le grand public d’y avoir accès de chez soi et gratuitement.

Les vidéos sont aussi accompagnées d’un dossier pédagogique peaufiné par Hervé Koubi et Guillaume Gabriel qui ont voulu en faire un véritable et bel objet d’art et de partage. C’est l’occasion d’une plongée en textes et en photos dans l’histoire de la danse et celle de la compagnie, de son répertoire, de ses thématiques… Ces dossiers s’adressent au grand public mais aussi aux enseignants et pédagogues. « Pendant ce temps de confinement, ils peuvent d’ailleurs me solliciter pour échanger avec les élèves, je pourrais aussi faire des interventions en visio », suggère le chorégraphe. « J’y répondrai avec plaisir et gratuitement pour les établissements situés en Corrèze et ceux de Brive particulièrement. Pouvoir répondre présent, même en ce moment, c’est le minimum que je puisse faire. »

C’est aussi et enfin à tous les amateurs de danse que s’adressent ces vidéos et livrets . « Il y a à Brive un vrai public de danse. Ils sont nombreux à nous suivre. » Ces rendez-vous, chaque vendredi, offriront de rencontrer vraiment la compagnie, son œuvre mais aussi de s’intéresser au domaine chorégraphique. « S’ils nous aiment nous, ils devraient apprécier de pouvoir regarder la danse dans son histoire, une histoire qui me concerne éminemment. » Et le chorégraphe de conclure : «  C’est une façon de se faire plaisir, de se divertir mais aussi de porter un regard plus sensible sur les œuvres de danse qu’ils croiseront. L’occasion aussi tout simplement de leur faire aimer encore plus la danse. »

Rendez-vous ici demain pour en savoir plus sur la première pièce à découvrir en libre accès.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

1 commentaire

  •    Répondre

    Je participe à un atelier de danse orientale contemporaine ou nous sommes en perpétuelles recherges chorégraphiques. Nous travallons sur les extrémités du corp le tissiu, la femme, l’identité.
    Je suis algérienne et francaise. Votre travail me touche je suis très intéressée. Merci pour votre générosité.

Laisser un commentaire

5 × deux =