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La Boîte à bulles fait de l'intime de belles histoires à partager

La BàB (entendez La Boîte à bulles) créée en 2003 par le Briviste Vincent Henry, fêtait ses 10 ans sur la foire du livre. C’est une petite maison d’édition, et fière de l’être, qui a choisi en toute indépendance de tracer son propre sillon, un peu hors des sentiers battus, en faisant de l’intime ses sources d’inspiration et en donnant ainsi leur chance à des auteurs moins connus. Un joli catalogue de témoignages et fictions aux propos comme aux graphismes originaux. A découvrir, absolument!

“C’est une sacrée aventure“, résume Vincent Henry. “Ça n’a pas toujours été sans sueur mais quel bonheur d’avoir permis à 80 auteurs d’être publiés. On existe vraiment, avec des auteurs fidèles et une ligne éditoriale”, sort-il dans un jet de mitraillette. La BaB déploie aujourd’hui un catalogue de 180 titres. Un de ses albums Intrus à l’étrange a même décroché un pris en 2012 au Salon d’Angoulême. “En fait, mon premier contact avec les maisons d’édition date de plus de 20 ans, lorsque j’étais lycéen à d’Arsonval. C’est grâce à la foire du livre que j’ai pu rencontrer des auteurs comme Christian Rossi”, rappelle le Briviste qui a eu droit à un spécial forum des lecteurs. Autour de l’éditeur “super ému”, une petite poignée d’auteurs représentatifs. Dont la toute première à avoir été publiée, Vanyba: “Je sortais des Beaux arts et je faisais un fanzine auto-édité”. Un premier tome de L’immeuble d’en face – “Je raconte comment des habitants qui ne se connaissent pas tissent des liens et des relations” – puis un deuxième tome et un troisième qui ressortent aujourd’hui sous forme d’intégrale qu’elle dédicaçait sur la foire. Même si l’auteure émarge aujourd’hui chez plus grand, Dargaud en l’occurrence.

C’est la ligne de fond de La Boîte à bulles, son âme en quelque sorte: “donner la chance à de jeunes auteurs ou moins jeunes, qui ne sont pas connus. Nos albums répondent à une nécessité d’être, un besoin de dire de l’auteur, que ce soit un témoignage ou une fiction”, argumente Vincent Henry. Comme avec Bast et sa Chienneté, dans la collection Contre-cœur. “J’ai animé pendant 4 ans en prison des ateliers BD pour des détenus mineurs.” Une expérience qui l’aura profondément marqué et lui aura d’ailleurs fallu plusieurs années avant de concrétiser cet album. Besoin de témoigner, sans juger, du quotidien de ses enfants perdus aux gueules à la fois d’ange et de brute. Un besoin similaire chez Bruno Loth avec ses deux albums Apprenti et Ouvrier dans lesquels l’auteur trace une fresque sociale à partir des carnets de son père. Une biographie d’un homme tout autant que des époques d’avant guerre ou de l’occupation.

La maison explore cette même quête du témoignage dans une nouvelle collection Carnets. “Ce sont des carnets de voyage, de route, de reportage qui mêle dessins et textes.” Une collection à forte personnalité, porteurs d’une émotion, d’un message, et qui évoquent une problématique comme Palestine, Les fleurs de Tchernobyl… L’éditeur part d’ailleurs dans 15 jours avec un de ses dessinateurs, Emmanuel Prost, pour le Nigeria, en cheville avec Amnesty international pour relater les problèmes de pollution pétrolière ou de déplacements de population. “Tous les malheurs du monde, pour faire de l’humour noir”, plaisante Vincent Henry. “Mais pas seulement”, rectifie-til aussitôt. La maison d’édition s’est aussi ouverte à la jeunesse. Mais, pour jeunes ou pour adultes, les albums expriment toujours cette part d’intime, avec originalité, en mariant les regards et les sensibilités. Devraient d’ailleurs bientôt sortir Superman n’est pas juif ou Le vestiaire. On ne vous en dit pas plus, mais là aussi de belles histoires à partager.

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Marie Christine MALSOUTE

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