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Julien Beneyton peint la vérité, rien que la vérité

La chapelle Saint-Libéral rouvre ses portes demain, vendredi 3 juillet, avec l’exposition du jeune artiste plasticien Julien Beneyton qui, à 43 ans, marque déjà l’époque de son empreinte sociale et colorée.

Julien Beneyton est un peigneur. Un peigneur d’histoires, comme d’autres étaient hier peigneurs de chanvre. À l’instar de ceux qui démêlaient la filasse, lui brosse les vies mais pas nécessairement dans le sens du poil. Il donne à voir le nœud. Il peint ce qu’il voit. Il raconte ce qui est. Ce qui se joue dans l’angle mort de nos rues. Celles de jeunes issus de l’immigration, de rappeurs ou de clochards.

Le Polonais Piotr, qui prête son visage à l’affiche de cette exposition, est un SDF avec lequel l’artiste a sympathisé au bas de sa rue. Dans sa peinture, Julien Beneyton montre des sujets qu’il croise quotidiennement dans les quartiers qu’il fréquente à Paris, New York ou Varsovie. Par l’intermédiaire de sa peinture, il restitue leur image, il leur donne un nom, une identité, une humanité.

Artiste engagé ? Il ne le revendique pas. « Il constate sans dénoncer », éclaire Vincent Rigau-Jourjon, directeur du musée Labenche. Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, l’artiste de 43 ans, très collectionné, enchaîne depuis près de 20 ans projets, expositions, récompenses et résidences d’artistes. C’est d’ailleurs à l’occasion de l’une d’entre elles qu’il était venu rencontrer des éleveurs à côté d’Egletons.

L’occasion pour lui de mettre en relief la précarité à laquelle certains sont réduits. Une des œuvres de cette série est d’ailleurs exposée à la demande de l’artiste au musée Labenche à côté d’une scène de taverne d’un maître flamand, Adrian Van Ostade, admiré du jeune plasticien, tandis qu’un panneau 2,20m par 4,80m figurant une ferme limousine est, lui, présenté à la chapelle.

Le reste de l’exposition est centré autour de scènes urbaines. « Julien Beneyton est depuis longtemps attiré par le graff, le rap, le hip hop… Tout le milieu underground en fait, pointe Vincent Rigau-Jourjon. C’est aussi un passionné de bad painting américaine à caractère social. »

La vingtaine d’acryliques sur panneaux en bois exposées cet été est ainsi l’occasion, sinon d’une rétrospective, en tout cas d’un beau tour d’horizon de ses vingt dernières années de création. L’occasion aussi de découvrir une installation qui, sans nul doute, va interpeler le public. Elle sculpte le corps d’un SDF qui dort sous les cartons. » Une exposition qui donne à ressentir, à réfléchir et qui devrait faire grand bruit…

Du 3 juillet au 27 septembre : D’après une histoire vraie, peintures de Julien Beneyton. Chapelle Saint-Libéral, 9 rue de Corrèze. 05.55.74.41.29.

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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