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Jean-Claude Dreyfus est Marie-Pierre dans Le Mardi à Monoprix

Mardi à Monoprix Dominique Desrue“On en est à la 115e ou la 120e représentation du Mardi à Monoprix“, annonce de sa voix grave, caverneuse même à 10h le matin, Jean-Claude Dreyfus. Il était à Nice ce jour-là et il est à Brive aujourd’hui et demain pour jouer la pièce d’Emmanuel Darley, à 20h30 à l’auditorium Francis Poulenc. Confidences d’un comédien sur une pièce drôle et émouvante, sur son personnage et son rapport à la scène.

“Au départ, je ne savais même pas si c’était jouable. Cette pièce, écrite par Emmanuel Darley, tient plus de la nouvelle que du théâtre. C’est un peu particulier d’autant que Michel Didym qui la met en scène a ajouté un contrebassiste qui joue pendant le spectacle. D’abord accompagnement, la musique vient désormais dialoguer avec le texte: elle raconte ses non-dits“, explique Jean-Claude Dreyfus, dont la carrure est à l’image de la carrière: étoffée.

Elle est en effet bien loin de se cantonner aux spots publicitaires pour des plats cuisinés dans lesquels il interprète, depuis 1986, “Monsieur Marie”. C’est un acteur, un vrai qui a débuté en 1974, avec Audiard. Il a aussi travaillé pour la télévision et le théâtre et a collaboré, pour le cinéma, avec quelques uns des plus grands: Leconte, Blier, Lelouch, Jeunet, Mocky ou encore Annaud et Rohmer. D’ailleurs, à l’occasion de la venue du comédien, L’Anglaise et le duc de Rohmer sera projeté demain à 14h au Rex en la présence de Jean-Claude Dreyfus. (Infos: Les Treize arches 05.55.24.11.13.)

Dans Le Mardi à Monoprix, Jean-Claude Dreyfus joue le rôle d’une femme. “Ça n’a rien de la comédie de potache.” Bien sûr on rit souvent, mais on sourit bien plus. Car le comédien n’est pas dans la caricature mais dans l’émotion. “Jean-Pierre a décidé de devenir Marie-Pierre. Pour cela, elle a dû passer outre l’avis de ses parents, outre le regard, intransigeant, de “l’autre”. Sa mère, qui s’était montrée plus compréhensive, vient de mourir. Alors Marie-Pierre est rentrée dans le village de son enfance avec son père qui, lui, ne veut pas comprendre. Elle l’aide à la maison pour le ménage et à l’extérieur, pour faire les courses, le mardi à Monoprix. Et dans ce tout petit village… Ça jazz!”, raconte le comédien.

“C’est un vrai beau personnage. On n’est pas dans la gugusserie mais dans quelque chose de raffiné. Et cette pièce a un véritable discours sur l’exclusion, la différence et le regard de l’autre. Elle incite à l’ouverture d’esprit.”Le regard de l’autre, Jean-Claude Dreyfus le gère sans appréhension. “J’aime les personnes, ce qui ne m’empêche pas de douter, de façon permanente. Le trac est quelque chose de personnel. Il n’est pas lié chez moi au regard de ma famille ou de la critique qui pourraient être présentes dans le public. Il vient d’ailleurs, de ce que je dois commencer et de ce que je dois finir. Je pars à l’aventure. Tous les soirs, et sans filet”, termine le comédien.

Le Mardi à Monoprix, mardi 7 et mercredi 8 décembre à 20h30 à l’auditorium Francis Poulenc. Infos: Les Treize arches, 05.55.24.11.13.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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