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Je préfère encore le bruit au silence

Après Que la terre est basse, son premier roman, Laurent Chevalier s’est essayé à un autre style: la chronique du temps qui passe, ou plutôt ne passe plus pareil. Un temps suspendu à la contrainte de rester chez soi. Et oui, il s’agit bien du confinement. Je préfère le bruit au silence s’inspire des chroniques tenues quotidiennement pendant cette réclusion inédite sur sa page Facebook. Et c’est plutôt drôle.

L’envie d’écrire a toujours tenaillé ce chef d’entreprise briviste, même s’il a attendu la soixantaine pour connaître le bonheur d’être publié. Deux ans après son premier roman, voilà un nouvel opus qu’il aurait d’ailleurs dû, comme le précédent, dédicacer avec tout autant de plaisir à la Foire du livre de Brive. La forme est différente, sous forme de chroniques, mais le fond reste dans la même veine, avec toujours une fantaisie dans le propos et l’humour à fleur de ligne.

Dans cet ouvrage, l’auteur s’est inspiré des réflexions nourries par cet étrange épisode d’isolement forcé dans lequel nous a plongé la pandémie. Une expérience inédite qui a enclenché en exutoire une chronique livrée à la fugacité des réseaux sociaux. Un métronome des jours qui passent et nourrissent la réflexion. Et l’on se plait à sourire des réflexions débridées que ce monsieur Alekan porte sur le sens de la vie comme de la société. Son imagination galope au gré de ses rencontres, notamment avec un chien qui deviendra dès le premier jour du confinement un compagnon d’observation. Cet isolement “extrospectif” va prendre prétexte de toute chose et des chemins bien déguisés. Comme cette improbable discussion entre le sieur Bigoudi et le poisson rouge André ou l’arrivée d’Élancée du soir, compagne de bocal. À savourer au prisme du temps d’après, où nos philosophiques résolutions ont succombé à une certaine liberté retrouvée dans un mode en perte de sociabilité. Laurent Chevalier, quant à lui, a repris sur sa page Facebook ses chroniques éclairées. Peut-être nourriront-elles un autre volume…

Je préfère encore le bruit au silence. Laurent Chevalier. Les Éditions autrement.

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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