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“Je fais un métier de petit garçon”

Vincent Cabanat, pilote chez Airlinair, a été formé à Brive Laroche

Si l’inauguration de l’aéroport Brive Vallée de la Dordogne, ce vendredi, sera forcément un moment particulier pour l’ensemble des partenaires, il est une personne qui vivra l’événement avec encore plus d’émotion. Vincent Cabanat, qui a fait ses premières armes de pilote à 15 ans à Brive Laroche, à l’aéro-club de Brive, posera l’avion de la compagnie Airlinair à 10h20. Un retour sur ses terres, face aux personnalités et à ses amis venus parfois de loin pour l’occasion.

Vincent Cabanat n’est pas né à Brive mais à Bordeaux. Mais son arrivée dans la cité gaillarde à l’âge de six petits mois en fait malgré tout un vrai Briviste. D’autant plus qu’il a effectué toute sa scolarité dans les coins, de Cosnac en primaire au lycée d’Arsonval – où il obtiendra un bac C – en passant par le collège Rollinat.

Vincent atterrira à Brive Vallée de la Dordogne lors de l'inauguration“Comme 80% des pilotes, j’ai été formé dans l’école privée d’une compagnie, en l’occurrence celle d’Air littoral à Montpellier. Avant ça, j’avais fait deux ans en fac de médecine à Bordeaux, puis j’ai obtenu une licence en biochimie. Mais le peu de débouchés dans cette branche là m’a incité à repenser mon avenir. Je me suis donc tourné vers le pilotage. Mais ce n’est pas un choix par défaut, car je rêvais de piloter dès l’âge de 6 ans. En fait, je fais un métier de petit garçon!”

Désormais commandant de bord parmi la centaine travaillant chez Airlinair, Vincent se satisfait pleinement de la situation. D’autant plus que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est guère aisé d’intégrer une compagnie. “Pas mal de ceux qui ont été formés en même temps que moi ne vivent pas du pilotage mais de petits boulots moins prestigieux dans les aéroports.” La galère, Vincent a connu lui aussi. Après sa formation, qui s’est terminée quelques mois avant le 11 septembre 2001 et l’effondrement des compagnies aériennes, il fut technico-commercial, chargé de vendre des filtres à particules pour les bus. Et ceci pendant près de 18 mois.

C’est fin 2002 qu’il débute véritablement sa carrière. Parcours classique: co-pilote puis commandant de bord. “C’est un métier comme un autre. Je prends l’avion comme d’autres prennent leur vélo. Evidemment, on se doit d’être très rigoureux car on est responsable des personnes qu’on transporte. Mais le métier de pilote consiste avant tout à gérer un système électronique, et notre présence n’est véritablement indispensable qu’en cas de panne.”

Vincent ne vise pas vraiment plus haut que sa situation actuelle. Il confesse même avoir “peur de s’ennuyer sur des longs courriers”. Alors il se contente de ses voyages en Europe. Modeste, ce papa d’un enfant de 8 ans, installé près de Montpellier, n’en est pas moins fier d’atterrir vendredi à Brive. “Des amis seront là. Mon père va venir exprès d’Alès, et ma sœur de Barcelone.”

Vincent ne profitera que peu du nouvel aéroport. A peine le temps de se poser et ce sera déjà presque l’heure de repartir vers Paris. Une courte escale briviste, pour un pilote qui n’a pas oublié ses racines gaillardes.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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