C’est un petit bijou d’absurde que préparent les classes théâtre du conservatoire pour la Foire du livre de Brive ce week-end. Ils adaptent la célèbre BD de Fabcaro qu’ils présenteront, avec des lycéens turcs venus d’Ankara, samedi 11 novembre de 11h à 12h à l’auditorium Francis Poulenc. Nous avons assister à une répétition.

Ils sont une dizaine en ce mercredi après-midi ensoleillé à venir s’enfermer au dernier étage de l’école de Bouquet où la grande salle est aménagée avec une scène. “On commence par quelques exercices d’échauffement”, lance leur professeur de théâtre Isabelle Machado. Au rythme des consignes, les élèves marchent, se croisent, se figent… Joyeusement mais studieusement, ils entrent dans leur peau de comédiens. “Allez, on attaque avec la scène à la caisse”, enclenche l’enseignante. Un élève lit, trois autres se mettent en place autour d’une table (la caisse) et d’un poireau.

Transposer case par case la BD du génial Fabcaro frise la gageure. D’autant plus lorsque ce projet, qui se joue des frontières, est préparé conjointement ici, certes par des élèves comédiens, et là-bas, aux portes de l’Orient, par des élèves turcs, non comédiens, du lycée français d’Ankara. Au total, ils seront une vingtaine de part et d’autre et ils n’auront que les deux jours précédant la Foire pour répéter ensemble.

La BD est mondialement connue. « Curieusement, les élèves ne la connaissaient pas, mais ils ont totalement adhéré à cet enchaînement de situations absurdes, ce théâtre sarcastique que j’aime », raconte Isabelle Machado. « L’histoire leur offre une palette de 68 personnages et une cinquantaine de tableaux.” Les lycéens turcs seront intégrés à 5 ou 6 scènes. “La BD est transposée comme une pièce radiophonique, avec des voix off et sur une bande-son créée par le musicien Frédéric Roumagne. » Un vrai défi qui resserre davantage les liens entre le Conservatoire et la manifestation littéraire.

L’histoire : un homme réalise à la caisse du supermarché qu’il n’a pas sa carte du magasin. La caissière appelle le vigile. L’homme s’enfuit. La police le traque. Les politiques, les journaux, les piliers de bar s’emparent de l’affaire. S’ensuit une course folle dans laquelle il est pourchassé et honni par tout le monde. Et tout ça pour un poireau ! Absurde au possible… et phénoménal !

C’est donc cette histoire que les élèves vont “croquer” scène par scène, case par case. Tout est figé dans les attitudes et les expressions. Pas de décor, très peu d’accessoires, le minimum pour faire comprendre qui est qui: un képi, un téléphone… et le fameux poireau, heureusement remplacé par autant de congénères au fil des répétitions. “En 30 secondes, il faut faire comprendre au public la réplique, c’est drôle et ça change”, jubilent les élèves qui s’amusent eux-mêmes de l’exercice, avec l’assurance de vous faire partager leur enthousiasme.

Zaï Zaï Zaï Zaï. Samedi 11 novembre de 11h à 12h à l’auditorium Francis Poulenc. Entrée libre.

Plus d’infos sur dulivredebrive.net.

• Catégorie d'article
• Arts
• Conservatoire
• Foire du Livre
• Musique
• Théâtre