Un jeudi estival comme un autre. Le soleil brille, pour le plaisir de beaucoup, la douleur de certains. Il réchauffe le coeur des touristes, remplit les terrasses de café, dore la peau des vacanciers: un vrai délice. Certes, mais pas pour tout le monde. Sous un soleil de plomb, Francis et Stéphane s’affairent sur les pavés brûlants. Coup de chapeau.

Ils ont embauché à 7h30 ce matin; dès la fin de la matinée, le travail a vite pris des allures d’enfer. La température n’en finit pas de monter; eux, restent là, à frotter, creuser, poser… “ça tombe mal, j’ai oublié ma bouteille d’eau aujourd’hui”, plaisante Francis. Les 40° n’ont détruit ni son enthousiasme ni sa bonne humeur. Mais comment font-ils? Les gens qui déambulent tout autour d’eux dégoulinent de sueur. De l’eau enfin, dans des sceaux ! Mais c’est pour les pavés : “eux aussi, ils ont soif!”, s’exclame Francis, le sourire aux lèvres.

Toute l’année, qu’il pleuve ou qu’il vente, ils sont là, au travail. Les intempéries, ils les connaissent bien et à choisir c’est la pluie, le froid qu’ils préfèrent. En ce moment, ils rêvent de l’hiver. “C’est intenable“, avoue Francis sans cesser de travailler. Après une journée comme celle-là, une douche, longue, très longue, est pour eux un vrai moment de réconfort et de délassement. Puis “le canapé, les enfants et à 21h, au lit”, avoue Stéphane.

Malgré ces conditions infernales, Francis qui pose des pavés depuis plus de 20 ans aime son travail; il va même plus loin: “c’est une satisfaction et un plaisir”, affirme-t-il et de renchérir devant notre étonnement: “un honneur même”. Plusieurs endroits du centre de la ville portent sa marque; c’est une fierté pour lui. Il nous laisse bouche-bée d’admiration. Une pluie salvatrice est annoncée pour cette nuit, elle mettra fin, on leur souhaite, à l’enfer des pavés.

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