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Ils cultivent une autre forme de soin

Frédéric fait découvrir le jardin thérapeutique à sa mèreLe jardin thérapeutique ornemental et potager de l’hôpital de jour pour enfants a été inauguré hier, en fin d’après-midi. 21 enfants âgés de 8 à 16 ans et souffrant d’autisme et de psychoses infantiles se prêtent depuis début mars à des activités de jardinage. Retour sur une initiative productive qui s’inscrit dans une visée thérapeutique. Le jardin, une nouvelle forme de soin: l’idée a germé; il ne restait plus qu’à récolter les fruits du doux labeur.Patricia Bordas, première adjointe au Maire aux côtés de Jean-Pierre Orlianges, médecin chef de service, Emilie Rantian, stagiaire psychologue et le directeur de l'hôpital de Brive26 avenue Guynemer. Tout au bout de la cour goudronnée de l’hôpital s’ouvre désormais un espace où il fleure bon s’arrêter quelques instants: des fleurs ont poussé, des fruits ont muri, la nature a trouvé sa place. Patricia Bordas, présente à l’inauguration, a rappelé combien cet espace “non médicalisé où foisonne la vie doit être propice à l’épanouissement de ces enfants”.

Frédéric a dix ans. Voilà deux années qu’il est inscrit à l’hôpital de jour. Il se promenait hier dans le jardin aux côtés de sa mère et lui montrait avec délice les plantes dont il s’est occupé: il les connaît toutes sur le bout des doigts. Il ne sait ni lire ni écrire mais il possède une excellente mémoire. Sa mère affirme que cette activité a été très bénéfique pour son fils: “ça lui permet de s’aérer l’esprit”.

Francis Faux a initié ce projet; l’éducatrice spécialisée et Roland Zanin, cadre socio-educatif ont aidé Emilie Rantian, stagiaire psychologue en Master 2, à le mettre en œuvre. Jardiland a fait des dons de matériaux, de graines et de semences. La Caisse d’épargne a offert une subvention et Daniel Jaubert, incontournable, a donné quelques unes de ses coccinelles, insecticides naturelles d’une redoutable efficacité. Les jardiniers de l’hôpital ont fourni le terreau et ceux de la mairie de Brive ont prodigué de précieux conseils.

Emilie nous explique le rituel qui préside à l’activité depuis début mars: par deux, les enfants revêtent leur tablier: c’est le début de l’activité qui va durer 45 minutes. La présentation des pictogrammes les aide à intégrer et organiser les informations; puis c’est l’entretien, le nettoyage, l’arrosage et la dégustation. Enfin, sur “le cahier du jardin”, chaque enfant est libre de dessiner ce qu’il a retenu de sa journée au jardin. La pose du tablier marque la fin de l’activité.

Les bénéfices ont été incontestables pour les enfants. L’activité a permis le développement de leur mémoire, leur dextérité, leur coordination, capacités sensorielles et socialisation. Le directeur de l’hôpital a salué “la beauté du travail accompli”. “Le lieu est désormais convivial”, avance Jean-Pierre Orlianges, le médecin chef de service.

Les petits et les grands ont investi les lieux. “Le projet aura permis l’ouverture de l’hôpital de jour vers l’extérieur, des liens ont été tissés avec les autres établissements de soin”, a affirmé Roland Zanin. De plus, le jardin aura sans nul doute permis l’accentuation du lien entre les enfants, la famille et le personnel. L’aventure a été belle. Le témoignage ému d’une maman le révèle: ” Gardez votre accueil, votre ouverture d’esprit, c’est magnifique ce que vous faîtes”, termine-t-elle la gorge serrée. L’aventure a en effet toutes les chances de perdurer. En septembre, l’installation d’une cabane est d’ores et déjà prévue.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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