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“Il faut toujours un degré de folie pour créer son entreprise”

Conférence de presse sur le bilan création d'entreprise en 2011 en Corrèze

La création d’entreprise serait en baisse en 2011, moins en Corrèze qu’au niveau national, alors même que de plus en plus de candidats sont tentés par l’expérience. Tel est le bilan dressé ce matin par la CCI de la Corrèze qui se veut plus que jamais une porte d’entrée naturelle en la matière. “Il faut toujours un degré de folie pour créer”, se souvient, 33 ans après le président Jean-Louis Nesti. Un témoignage confirmé par un plus jeune créateur, Guillaume Hamon, qui vient de fonder son entreprise en génie écologique. Question d’état d’esprit!

Pour le patron de la CCI de la Corrèze, la création serait “en quelque sorte le fond de commerce” de la chambre consulaire. Il en revendique même le leadership. Il est vrai que sur le terrain corrézien, la CCI a développé une large panoplie de prestations allant de la prise de contact au soutien individuel et au suivi post-création en passant par diverses formations, collectives ou non, rencontres avec des conseillers et experts, aides techniques, prêts d’honneur, effet levier ensuite auprès des banques souvent de plus en plus frileuses… De gauche à droite: Guillaume Hamon, jeune créateur, le président Jean-Louis Nesti et son directeur Michel PédamondLe processus vise à formaliser un projet, le diagnostiquer, le structurer, en changer ou pourquoi pas l’abandonner car les services proposés servent aussi à ça: connaître la viabilité.

Le volume d’actions suivies vient en témoigner: de plus en plus de personnes sont tentées par la création que ce soit pour créer son propre emploi en ces temps de crise, ou pour réaliser un rêve. “Les motivations sont nombreuses, mais notre objectif reste la pérennité de l’entreprise”, recadre Jean-Louis Nesti. “L’écueil est souvent le résultat d’un manque de recul ou d’information et d’un certain isolement. De tout temps, la création a nécessité un savant dosage entre prise de risque et discernement.” Ce qu’il appelle “un degré de folie”. Et de témoigner en se souvenant de sa propre expérience, vécue 33 ans plus tôt: “Je ne regrette rien. Par contre, si j’avais su tout ce qui m’attendait, je ne me serais jamais lancé. Mais c’est une expérience exaltante“.

Mauvaise année malheureusement pour la France en 2011, avec une baisse de 11,6% de la création d’entreprise. On vous passe tous les détails chiffrés et comparatifs plus ou moins judicieux. Il semblerait toutefois que la Corrèze s’en tire un peu mieux avec seulement 8,5% de baisse des immatriculations sur le registre RCS.

Guillaume Hamon, tout jeune créateur en génie écologiqueGuillaume Hamon, 31 ans, fait partie de ces nouvelles entreprises accompagnées par la CCI et ayant bénéficié du Passe création du Conseil régional (une aide financière sous condition). Elles étaient 98 en 2011. Originaire de Bretagne, ce conducteur de travaux a frappé à la porte de la CCI en juin 2011: “J’ai choisi la Corrèze car, géographiquement, elle est assez centrale. Je voulais reprendre une entreprise en travaux de génie écologique”. Une spécialité qui cible les espaces naturels fragiles ou dégradés pour en restaurer les écosystèmes et faciliter le retour à la biodiversité.

Compétent au niveau technique, le postulant s’avouait “conscient de mes lacunes en gestion d’entreprise”. Guillaume Hamon, prestataire en génie écologiqueIl est donc passé par toute la filière des services. “J’avais commencé à me documenter par internet, mais ce n’est pas évident. Les formations de la CCI vont droit à l’essentiel, c’est un gain de temps énorme.” Le créateur s’est lancé le 1er janvier 2012. “J’ai décroché mes premiers marchés, j’ai du travail pour deux mois et je vais embaucher à partir de la semaine prochaine.” Atout non négligeable, sa SARL Lucane a intégré la pépinière Impact à Tulle. “On dispose d’un accueil téléphonique, de photocopieur, imprimante… Ça limite les investissements de départ et surtout il y a une dynamique avec d’autres créateurs hébergés avec lesquels je peux être complémentaire.” Bref, bel exemple de la proximité sur laquelle mise la CCI avec un maillage sur Brive, Tulle et Ussel. Se profile déjà l’extension des ateliers de la pépinière Novapole à Saint-Viance, sans oublier la nécessaire perspective d’un hôtel d’entreprises permettant d’héberger plus longtemps les jeunes pousses.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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