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Il était une fois la danse, la ville et la compagnie Koubi

crédit: Frédérique Calloch

La compagnie Hervé Koubi fête ses 20 ans. 20 ans de danse et de partage, de passions et d’ovations aux quatre coins du globe captés dans un documentaire à découvrir dès à présent en suivant ce lien. 20 ans condensés en 20 minutes pour mettre ses pas dans ceux de l’inclassable Hervé Koubi, d’Oran à New York, en passant par Cannes et Brive, là où l’histoire a commencé…

crédit: Veronique Chochon

Il est parfois urgent de faire des détours. C’est ce que Hervé Koubi a fait, il y a 20 ans. “Mon doctorat de pharmacie terminé à Marseille, je me suis jeté dans mon art avec passion.” Il fait alors ce pas de côté en Corrèze. “En 2000, j’ai rêvé mon premier projet autour des musiques traditionnelles du Limousin et d’Auvergne, de la vielle à roue et de la cabrette.”
Il se trouvait que la famille de son conjoint Guillaume Gabriel, l’autre pilier de la compagnie, avait une maison de campagne entre Juillac et Saint-Yrieix-la-Perche. C’est là, dans « ce village gaulois », soutien de la première heure, que le jeune chorégraphe présentera la première du tout premier projet porté par la compagnie professionnelle.

Puis un tour d’horizon du territoire l’a rapidement conduit à Brive où les premiers liens se sont tissés. “Nous avons bénéficié du soutien de la Ville de Brive dès 2001”, salue le chorégraphe. Depuis lors, Hervé Koubi n’est jamais vraiment reparti. “Aujourd’hui, l’équipe constituée d’une trentaine de personnes, danseurs et techniciens, habite le territoire et rassemble 600.000 euros de revenus net”, pointe-t-il.

“J’ai poussé jusqu’au bout la politique de décentralisation en basant ma compagnie professionnelle en Corrèze.” Un hasard? Pas si sûr. “Je me souviens d’une étude de l’Insee qui doit remonter à une quinzaine d’années mais qui mettait en évidence le nombre de pratiquants amateurs de danse à Brive. Il était je crois trois fois supérieur à la moyenne nationale. C’était signifiant.”
Et c’est précisément ce qu’Hervé Koubi a intuitivement ressenti lorsqu’il a posé un pied dans la cité. “Il y a 20 ans, je me souviens de ce champ des possibles qui flottait ici en matière de danse. Je le sens encore aujourd’hui et c’est très excitant.”

crédit : Didier PHILISPART

Des ateliers avec les écoliers de Thérèse Simonet dans le quartier des Chapélies au Théâtre Bolchoï en juillet 2013, de cette fête de la musique où il avait fait déambuler à Brive 50 danseurs amateurs recouverts d’argiles et de craie (inoubliable projet des « Heures florissantes »), aux plus grandes scènes de New York, Hervé Koubi maitrise l’art du grand écart à ciel ouvert mais rêve à présent d’un toit pour se poser et travailler.
Pas un phare, ni une forteresse mais un lieu ouvert pour faire vivre la danse, pour rassembler par la danse. “Les artistes ont un rôle à jouer. L’idée n’est pas de faire du social mais de faire société.”

Dans son sillage, il rassemble et entraîne des passionnés de danse de tous horizons. L’écho reçu par les captations de ses derniers spectacles mis en accès libre pendant le confinement en atteste. “Le public nous suit, nous désire. C’est super flatteur d’être attendu.” Une popularité qu’il double d’une responsabilité. ”
Au-delà de l’aspect athlétique et esthétique, des décors et des musiques qui je le sais peuvent séduire, je veux croire que le public reçoit le message qu’il y a derrière. Je porte à bout de bras un projet qui j’espère fait sens alors oui, quand on me dit qu’une pièce comme Boys don’t cry qui traite de l’affirmation de soi est utile, cela me fait vibrer car c’est précisément pour cela que je le fais. »

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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