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Hier ingénieur à Photonis, aujourd’hui guide en montagne

Après douze ans à Photonis Brive, Matthieu Feuerstein s’est reconverti accompagnateur de moyenne montagne. Hiver comme été, il vous emmène depuis son camp de base corrézien dans des évasions taillées sur mesure que ce soit dans le Massif central, les Alpes, les Pyrénées… Une “seconde vie” axée sur une passion devenue métier. Dans les pas d’Ouvala Rando.

C’est sa carrière professionnelle qui a amené fortuitement ce Parisien à Brive car ce Corrézien d’adoption avait déjà montré des signes de bougeotte : “J’ai commencé des études universitaires en région parisienne, je suis venu à Limoges faire mon école d’ingénieur et j’ai fait ma thèse de doctorat à Saint-Étienne.” Aussitôt diplômé, il entre à Photonis, le fabricant de vision nocturne et y mène une carrière enrichissante et motivante pendant douze ans. “J’y ai travaillé pendant douze ans et je me suis vraiment éclaté dans mon boulot, notamment dans la gestion de projets qui me sert aujourd’hui dans mon nouveau métier.” L’approche de la quarantaine, l’envie de changement… un bilan de compétences lui fait entrevoir une nouvelle voie dans ce qui est devenu plus qu’un loisir, une réelle passion, “une évidence”.

J’ai découvert la montagne gamin, en famille avec mes parents qui avaient un appartement dans une station. J’ai appris à skier très jeune, à me balader un peu l’été, mais ça restait du ski alpin puis du snow et toujours en mode loisirs.” La vie familiale l’écarte une dizaine d’années des cimes. Jusqu’en 2013 où tout aussi fortuitement il rejoint le Club alpin de Brive.

“C’est un club qui valorise les différentes pratiques pour tous. J’ai commencé à faire de l’escalade et assez rapidement les sorties ski de randonnée qui étaient proposées. Au début, je montais en raquettes en portant mon surf pour descendre ensuite avec… J’ai vite arrêté pour me mettre au ski de rando.” Très vite, le licencié s’investit davantage dans le club, passe les brevets fédéraux en ski de rando et alpinisme pour pouvoir encadrer. ”

À 35 ans, il découvre ainsi les potentialités que recèle la montagne. “J’ai surtout rencontré un petit vivier de personnes qui pratiquait des rando pédestres itinérantes et je me suis moi-même mis à en organiser. Je me suis fait mes premières armes toutes ces années, en organisant des raids sur plusieurs jours jusqu’à une semaine. Ce qui me plait, c’est l’itinérance.

Au printemps 2019, à 41 ans, l’ingénieur entame véritablement sa reconversion et passe le diplôme d’État d’accompagnateur en moyenne montagne. Une formation au long cours qui s’appuie sur beaucoup de pratique, des stages et cinq unités à valider. La première acquise dans la foulée, il peut encadrer professionnellement des randonnées dès l’été qui suit, fait le renfort dans diverses stations. Sa reconversion sera quelque peu perturbée par la crise Covid, il devra même faire un temps prof de physique-chimie pour répondre au nécessaire alimentaire, mais, diplôme obtenu il espère bien mener ce qu’il appelle sa “seconde vie”.  Ce qui était un loisir d’enfant, puis passion d’adulte est aujourd’hui son métier.

“C’est un métier de terrain, mais qui demande beaucoup de préparation.”  Car outre l’indéniable beauté de paysages qu’il fait découvrir et cherche à renouveler, ce qui motive le guide réside aussi dans le côté organisateur. “C’est un peu la projection de mon métier d’ingénieur, j’aime organiser pour les autres.” C’est aussi tout l’intérêt de faire appel à un accompagnateur en moyenne montagne qui reste encore un métier méconnu.

“Il y a d’abord la sécurité sur laquelle repose notre formation et notre prestation. Le guide s’adapte aux niveaux des personnes, il est capable de gérer les situations, le froid, l’isolement, la blessure, les secours…” Il vous emmène ainsi hors des sentiers balisés en vous transmettant des connaissances sur le milieu naturel, la flore, la faune, la géologie… Savez-vous d’ailleurs qu’il existe un “Bureau des Accompagnateurs de la Montagne limousine” dont il fait évidemment partie? Ils sont huit comme lui dans la région dont trois en Corrèze à travailler entre autres sur le Parc naturel régional de Millevaches et à vivre partiellement ou totalement de cette profession.

Matthieu Feuerstein a quant à lui nommé son activité Ouvala Rando… On vous invite à chercher ce qu’est un ouvala, on ne vous le dira pas. Le jeu de mot vous invite aussi à découvrir “où va la randonnée”. Pour l’heure, les siennes vont le mener du côté du Sancy où il sera en renfort disponible pendant les prochaines vacances, du côté aussi des Pyrénées où il encadre un séjour raquettes. Car Matthieu Feuerstein propose aussi bien des séjours programmées que du sur mesure: des randonnées hiver comme été, à la journée, le week-end, sur plusieurs jours, ici où là… Il se charge de tout organiser, les réservations en gite, le niveau de confort, la truffade revigorante, le portage s’il le faut et jusqu’à votre transport sur le lieu d’excursion. Dans son sac à dos, il y a toujours quelques polaires pour les frileux et il prévoit même le café ou thé pour la pose bienvenue. Une convivialité appréciée. “Je me donne deux ans à trois ans pour développer ma clientèle”, table-t-il. Ça ne vous donne pas des envies de vous dépayser ? Nous, on lui souhaite un long et serein chemin.

Infos au 06.03.13.99.71, sur ouvala-rando.fr, page Facebook et Instagram.

Photos Ouvala Rando.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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