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Guerre en Ukraine : une centaine de soldats brivistes sont partis pour la Roumanie

Ils ont quitté en bus ce midi la caserne Laporte. Direction Miramas d’où ils décolleront pour rallier Costanta, une ville portuaire sur la mer Noire. Une nouvelle centaine de Bisons du 126e régiment d’infanterie de Brive vont ainsi être déployés dans le cadre d’une mission de l’Otan qui positionne ses forces dans les pays proches de l’Ukraine envahie.

Une centaine de militaires est déjà partie en Norvège, dans le cadre d’un exercice prévu de l’Otan. Jeudi dernier, dans le régiment en alerte, c’est une tout autre configuration qui a été enclenchée. La France envoie des soldats en Roumanie, à la frontière de l’Ukraine. Une mission destinée à sécuriser les frontières et contenir la menace russe.

Après le stress et l’excitation de l’annonce, trois sections de la 5e, 3e et 1ère compagnies placées sous le commandement du capitaine de la 5e, en tout une centaine d’hommes et de femmes, se sont configurées pour cette projection. Les Bisons sont envoyés à Constanta (prononcez constantsa), une ville portuaire à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Depuis hier soir, les rotations s’enchainent sur cette base aérienne avancée, l’une des plus grandes de l’Otan. Les militaires français y seront 500 dans quelques jours, aux côtés de leur homologues belges, pour assurer une présence dissuasive.

À Brive, les derniers préparatifs ont eu lieu ce matin: les militaires ont récupéré leurs équipements de protection, rassemblé leurs affaires et chargé leurs sacs, avant que leur chef de corps ne viennent les saluer sur la place d’armes de la 5e compagnie.

“Soyez surs de votre force, vous êtes parfaitement prêts”, les a confortés le colonel Ferraton avant qu’ils n’embarquent dans les cars. “La mission que vous allez remplir est pleine de sens. Vous allez représenter la France dans une situation particulièrement troublée. Vous force repose sur le collectif. Vous devez rester soudés quelles que soient les circonstances. Vous devez faire preuve de calme, de discernement, de vigilance”, a-t-il insisté, “notamment avec les réseaux sociaux, la communication et les images qui sont une arme à part entière.”

Certains ont déjà l’expérience d’une voire de plusieurs opérations extérieures. Pour d’autres comme le lieutenant Thomas, c’est un premier départ: “Je suis content évidemment, car c’est mon travail, mais avec les appréhensions d’un homme normal”, reconnait le jeune officier. “Ça fait un an et demi que je m’entraine avec ma section. Il y a quelques mois, nous étions sur le terrain pour utiliser notre nouveau matériel et nous allons mettre en application ce que nous avons travaillé.”

Le lieutenant mesure aussi la dimension historique de ce déploiement: “Pour notre génération, on a l’impression de se retrouver en guerre froide, de faire ce que faisait nos anciens. Ça fait des années que les opérations extérieures se déroulent loin, en terrain sub saharien. Là, nous allons en Europe, sur un format que nous n’avons pas connu depuis longtemps, sur un théâtre que l’on ne connait pas. Nous allons être les premiers Français.” Une situation tout aussi inédite pour les familles: “Notre travail est aussi de les rassurer. Nous allons en Roumanie, dans une base de l’Otan. Pour l’instant, il n’y a pas de crainte, n’allons pas sur un front et nous donnerons des nouvelles le plus souvent possible.”

La vie régimentaire est une vie de familles et sur ce point le colonel Ferraton s’est voulu attentif. “C’est une vraie intensité de voir nos soldats partir, une vraie émotion aussi car ce sont nos protégés, nos enfants, des soldats qui nous ont été confiés”, déclarait en aparté le chef de corps. “Ils ont toute ma confiance. Ils sont déterminés, concentrés, calmes, parfaitement prêts. On peut être fiers d’eux”, a-t-il réaffirmé.

“J’ai une attention toute particulière aujourd’hui pour leurs familles. Nos enfants qui voient leur papa ou leur maman partir, ont besoin de comprendre. il est tout à fait légitime qu’ils aient des appréhensions au quotidien, à l’école. Je souhaite que les instituteurs, les enseignants aient une attention particulière à l’égard des enfants de nos militaires.” Nul doute que la ville sera faire corps, comme à l’accoutumée, autour de sa garnison. Quant aux Bisons en partance, une fois arrivés à Miramas, ils récupèreront la “tenue blanche” de camouflage, avant de s’envoler vraisemblablement dès demain pour la Roumanie.

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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