Alors que certains habitants se disent inquiets de l’aménagement de terrains familiaux pour les gens du voyage dans leur quartier, c’est une réelle discussion de fond qui s’est déroulée vendredi 30 janvier au Centre Jacques Cartier.
Pour cette première réunion publique, la salle était comble et les questions nombreuses : Pourquoi déplacer Bouquet? Comment avez-vous choisi les terrains ? Notre bien immobilier va-t-il baisser si nous voulons vendre ? Nous sommes inquiets car c’est une communauté qui pose des problèmes, comment garantir la sécurité ? Quel sera le calendrier ? Etc.
En préambule, Philippe Nauche, député-maire de Brive, a rappelé qu’il « comprenait l’inquiétude légitime de certains » et que lui-même et ses adjoints – Patricia Bordas, premier adjoint et Michel da Cunha, adjoint chargé des actions municipales du quartier Brive ouest – étaient présents pour répondre à toutes les questions des personnes qui souhaitaient comprendre et avoir des réponses. Il a fait ensuite un état des lieux de la situation actuelle concernant les gens du voyage :
« Nous sommes à Brive dans la situation la pire car nous ne respectons pas la loi Besson qui donne obligation aux communes de plus de 5.000 habitants de réaliser une aire d’accueil pour les gens du voyage. Ainsi, le juge refuse régulièrement à la municipalité d’intervenir sur le stationnement sauvage car nous ne respectons pas la loi. La première étape est donc la construction d’une aire d’accueil pour faire cesser le stationnement sauvage des caravanes qui sont de passage. »
« Ensuite, il existe sur le terrain de Bouquet des familles qui vivent à Brive depuis plus de 20 ans, qui sont sédentarisées. Nous allons mettre fin à des conditions d’habitat indigne en leur proposant des terrains familiaux. De ce fait, nous suivons une tradition qui existe depuis plus de 80 ans à Brive : c’est ainsi que Louis Chirac a construit, à l’époque, la Cité des Roses, pour mettre fin à des conditions d’insalubrité. »
« Nous avons regardé ailleurs ce qui se faisait et nous avons pris l’exemple de Surgères qui fonctionne très bien. Sur chaque terrain familial sera construit un petit bâtiment en dur avec un coin cuisine, un séjour et des sanitaires. Les chambres à coucher sont les caravanes. Ces terrains d’habitat adapté auront une surface de 400 à 500 m2 et pourront accueillir au maximum 3 caravanes. La Ville reste propriétaire des terrains et cela entraîne, bien entendu, des devoirs que chaque famille s’engage à respecter. »
« Parallèlement à l’aménagement de ces terrains familiaux, trois personnes assureront un suivi social, éducatif et économique de ces personnes. »
Concernant le problème de l’insécurité évoqué par plusieurs participants à cette réunion de concertation, le maire rappelait que ces personnes qui vivent actuellement à Bouquet demandent non pas des choses extraordinaires mais, comme chacun, d’avoir un lieu où ils se sentent chez eux et de faire en sorte que leurs enfants vivent mieux qu’eux.
Lors du débat, Robert Merle, président de l’association Maumont Brive Ussac, a rapporté les souhaits des habitants du quartier en rappelant qu’ils ne s’opposaient pas aux terrains familiaux mais souhaitaient avoir des garanties. Il a proposé ensuite au maire, au nom de l’association, une implantation autre pour un des trois terrains retenus. Après avoir écouté la proposition de l’association, Philippe Nauche a invité chacun à se rendre compte de ce qui va être réalisé aux Rebières, lieu du premier terrain familial qui devrait être prêt courant juin.
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PROCHAINES REUNIONS PUBLIQUES :
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ENQUETE PUBLIQUE :
Cette première réunion de concertation se passait en présence du commissaire-enquêteur chargé de l’enquête publique pour la révision du Plan d’occupation des sols (POS).
A la demande du préfet, l’enquête publique est prolongée jusqu’au 17 février avec deux permanences supplémentaires : le samedi 14 février de 9h à 12h et le mardi 17 février de 15h à 19h dans la salle des commissions de la mairie (la salle d’honneur sera ouverte en tant que salle d’attente).