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Frédéric Cuny creuse son sillon avec La Boîte à vinyles


Musicien, collectionneur et chineur dans l’âme, Frédéric Cuny a quitté le bâtiment pour se reconvertir dans sa passion. Il a ouvert un magasin de vinyles rue de la République. Du neuf, de l’occase, en 33 comme 45 tours, des réseaux pour trouver le son qu’il vous faut et surtout du partage garanti.

Le phrasé trahit son origine alsacienne. Même s’il a bourlingué de l’Est aux Alpes puis dans le grand Sud, Frédéric Cuny n’a jamais pu se départir de cet accent un peu sourd. Voilà 5 ans que ce charpentier devenu technicien de bureau d’études est arrivé à Brive, suivant sa compagne embauchée par Sothys. “À l’époque, en passant dans cette rue où beaucoup de boutiques étaient fermées, je me suis dit qu’il fallait être fou pour y ouvrir un commerce. Et voyez…”, s’amuse-t-il en embrassant du regard les backs pleins de vinyles dans le magasin aux allures vintage qu’il vient d’ouvrir.

Pendant 5 ans, ce nouveau Briviste a d’abord persisté à exercer sa métier, enchaînant des intérim qu’il ne trouvait qu’à Bordeaux: “être absent toute la semaine, les frais de route, la fatigue… j’ai voulu privilégier la vie de famille”. Frédéric Cuny a donc pris un virage radical pour vivre pleinement une passion. Car du plus loin qu’il se souvienne, “la musique a toujours fait partie de ma vie”. Il a d’abord grandi entre une mère pianiste et un père guitariste à leurs heures. “Je me rappelle du gros tourne-disques de mes parents. Je me revois même tourner la galette, avec une image précise, celle d’un album des Pink Floyds.” Ado, cette passion le pousse à “grattouiller” les cordes avec plusieurs groupes “pop rock, style Velvet” ou à s’investir pour la création d’une salle de répétition à Belfort.

Tout féru qu’il soit, il ne se voyait pas pour autant cigale: après un bac bio, il opte pour un CAP de charpentier, métier qu’il exerce une douzaine d’années avant de se spécialiser en bureau d’études. Sans jamais cesser d’écumer les vide-greniers à l’affut de vinyles. “Je ne suis pas un collectionneur. J’aime l’excitation de la recherche, la découverte, tomber sur une bonne surprise.” Le chineur commence à engranger les albums, avec ce désir non encore abouti d’ouvrir boutique.

“À 42 ans, c’était le moment ou jamais”, reconnait Frédéric Cuny. “Il y avait une opportunité, car il n’y a plus de disquaire à Brive. C’est un marché énorme avec un retour à une forme d’authenticité. Comparé à la compression des sons très soignée du numérique, le vinyle suscite plus d’émotions”, affirme cet audiophile. “Je suis davantage amoureux du son que de la musique. Il y a aussi l’objet, sa beauté, c’est tout un cérémonial de choisir son disque, sortir le vinyle de sa pochette, positionner le diamant…”

Il a réussi à monter son projet en 6 mois. “Je pense que j’ai frappé aux bonnes portes. Il y a tout ce qu’il faut sur le site du gouvernement: j’ai pu contacté les organismes BGE Limousin et Limousin actif qui m’ont bien conseillé dans les démarche. Brive entreprendre va également m’aider à monter le dossier de subvention pour ma devanture.”Il a donc ouvert boutique le 21 novembre dernier, et propose des vinyles neufs (dont des labels indépendants) comme d’occasion, 33 comme 45 tours, un peu de matériel hifi vintage et accessoires.

Frédéric Cuny a surtout l’impression de surfer sur la vague qui a redynamisé la rue. “On sent que Brive bouge, qu’il y a une embellie”, a-t-il constaté depuis qu’il est arrivé. “Des gens s’investissent pour que ça change. Les boutiques éphémères de la rue ont permis de valoriser les magasins inoccupés. Aujourd’hui, les boutiques ont trouvé preneur. Regardez aussi ce qui a été fait rue Gambetta, c’est magnifique.”

Le disquaire entend bien lui aussi participer au mouvement, en proposant par exemple des soirées découverte avec les bars alentours. Certains ont d’ailleurs déjà ajouté des vinyles dans leur décoration,, histoire de se mettre au diapason. “Je veux faire découvrir le son des enregistrements originaux, que mon magasin soit un vrai lieu d’échange musical, tous styles confondus.”

La Boîte à vinyles, 17 rue de la République, du mardi au samedi de 10h à 12h et 14h à 19h. Infos au 09.81.68.92.88 et bientôt sur une page Facebook.

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Sylvain MARCHOU

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Sylvain MARCHOU

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