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Fin de bobine pour le 6e festival du cinéma

Jérémie ReichenbachHier soir, lors d’une cérémonie de clôture très officielle, le 6e festival du cinéma de Brive a dévoilé son palmarès. And the winner is… Jérémie Reichenbach pour son documentaire La mort de la gazelle qui remporte le grand prix Brive 2009 décerné par un jury professionnel.

Le prix du jury revient à Correspondances d’Eugène Green. Une mention spéciale a été attribuée à Hiver (Les grands chats) de Gilles Deroo et Marianne Pistone. Le prix du jury jeunes de la Corrèze est allé à Je vous hais petites filles de Yann Gonzales, le prix du public à La vie lointaine de Sébastien Betbeder qui décroche également le prix Cinécinéma club.

Le chnateur cinéphile Christophe dans le public“Mon film n’est pas un film tout public. Il n’a pas été écrit pour une chaîne de télévision”, explique à l’évidence Jérémie Reichenbach, grand vainqueur de ces 6e rencontres du moyen métrage. “Ce prix est donc un vrai encouragement à continuer.” La mort de la gazelle qui s’est vu décerner le Grand prix du jrury récompensant la meilleure œuvre francophone parmi une sélection de 16 films, raconte le quotidien de rebelles armés dans le nord du Niger, leur vie de reclus dans des campements improvisés, sous la menace d’un ennemi invisible.

“Je ne voulais pas filmer ce que montrait déjà les reportages journalistiques. Ce qui m’intéressait, c’était le off, l’à-côté. Ce flim est aussi politique et dénonce une situation. La place de ces jeunes n’est pas ici, à attendre le combat, mais au lycée. Pour moi, la scène la plus symbolique montre deux d’entre eux découvrant à la radio qu’il y a un autre conflit, dans un autre pays d’Afrique, et j’imagine d’autres jeunes, de l’autre côté, faire de même. Evidemment, en ce moment, j’ai une pensée très forte pour eux. Certains que l’on voit dans le film sont décédés depuis.”

Le public pendant la projection du film "La mort de la gazelle"Le film, projeté après la proclamation des prix, aura interpellé le public et quelques cinéphiles non avertis ne manquaient pas de s’interroger sur le choix du jury professionnel. Un jury qui avouait avoir eu beaucoup de difficulté à arrêter son choix. “Lorsque la programmation est à ce point intéressante et diverse, c’est l’enfer pour le jury. Cela a été long. On a finalement trouvé un terrain commun en choisissant des films qui nous déroutaient, nous dérangeaient, nous amenaient voir ailleurs, un peu plus loin”, expliquaient de concert Marie Vermillard, présidente du jury et l’actrice Maroussia Dubreuil.

Sur ces bases, trois films sont ressortis. D’où cette mention à Hiver (Les grands chats) de Gilles Deroo et Marianne Pistone (le film illustre le passage de l’enfance à l’âge adulte, Ndlr). En décernant le prix à Correspondances, l’histoire d’un amour courtois qui “révèle le présent à la lumière du passé”, l’ensemble du jury a voulu aussi mettre l’accent sur le travail d’Eugène Green et saluer son “insolence à résister, qui fait du bien”. “Il n’est pas toujours facile de poursuivre un chemin isolé.”

Le jury jeunes de la CorrèzeUne sélection délicate qui n’aura pas épargné le jury jeunes de la Corrèze, créé l’an dernier. Parmi les “coups de cœur très variés”, les jeunes cinéphiles auront finalement choisi Je vous hais petites filles de Yann Gonzales, malheureusement à Paris, “pour sa recherche artistique qui nous a beaucoup plus”. Un film qui court après la jeunesse perdue.

La vie lointaine de Sébastien Betbeder aura su s’attirer un double prix: celui du Cinécinéma club qui lui vaudra d’ailleurs une diffusion fort enviable sur ses antennes, et celui du public.

Une salle comble mêlant spectateurs avertis ou curieux, officiels mais aussi partenaires (dont la longue liste aura été énoncée en guise de générique du début), tel aura été le plan final de ces rencontres du moyen métrage.

Au bout d’une semaine aux nuits quelque peu décalées, le directeur général du festival Sébastien Bailly et toute son équipe ont pu enfin savourer ses derniers instants en appréciant un succès qui assoit progressivement leur réputation tant auprès du public que des professionnels. Et c’est toute la philosophie de ce festival “qui permet que le cinéma des cinéastes puisse avoir sa place et trouve son public”, soulignait le député-maire Philippe Nauche, avant que ne s’affiche le mot fin sur cette 6e édition.

FIN

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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