Les Treize Arches seront l’élément moteur de la fête de la science qui se déroulera les 14, 15 et 16 octobre prochains. La forêt, la Guyane et la chimie des végétaux sont au centre de ce programme basé sur deux thématiques fortes qui forment le fil rouge de ces 3 journées: “Des forêts et des hommes” et “Du végétal à la chimie”. La Guyane est une formidable réserve de nature originelle. 90% de son territoire est couvert par des forêts qui concentrent une grande diversité biologique, soit 7 millions d’hectares de forêts tropicales humides. Une manne pour les scientifiques qui ont à disposition 55oo espèces végétales dont plus de 1000 arbres et 300 orchidées, 700 espèces d’oiseaux, 187 de mammifères, 500 de poissons et plus de 130 sortes d’amphibiens. Cette profusion, loin d’être totalement inventoriée, fait de ce territoire la plus grande réserve biologique française. Depuis la nuit des temps, les peuples de ces terres, en contact permanent avec la nature, utilisent les plantes pour se soigner. Un savoir et des molécules qui intéressent aujourd’hui la science, la recherche et l’industrie pharmaceutique.
Les plantes sont de véritables usines chimiques miniatures. La pharmacie, la cosmétique, s’intéressent donc énormément aux molécules actives qu’elles contiennent. Mais la recherche ne s’arrête pas là. Elle étudie également la communication de ces plantes, un langage moléculaire qui leur permet de se prévenir d’agressions d’insectes ou de changements climatiques. Un monde extrêmement riche en promesses scientifiques.
C’est ce monde fascinant que la fête de la science permettra de découvrir durant ces 3 journées de conférences, d’ateliers et d’expositions.
Le plus déconcertant sera sans nul doute l’exposition “Tchayoualé, l’homme qui ressent la forêt”, au théâtre municipal. Une expo photo de Sandro Dicarlo Darsa sur Tchayoualé, un chasseur pisteur de la forêt guyanaise âgé aujourd’hui de 60 ans. Cet homme, qui parle et ressent la nature et les animaux, a été initié au chamanisme et vit en symbiose totale avec son environnement. Une découverte. Un retour aux sources pour nous, occidentaux, qui avons perdu depuis longtemps ce contact privilégié avec notre “mère à tous”.
Tchayoualé fera également l’objet d’une conférence au bar du théâtre municipal le samedi 15 de 18h à 19h30. Elle sera animée par Michel Samson, journaliste au “Monde” qui depuis 2 ans arpente la Guyane et explore le fleuve Oyapoc et qui a rencontré le chasseur de puma.
Au bar du théatre municipal toujours, mais cette fois dimanche 16, de 15h à 16h30. Conférence sur “l’abeille et l’orchidée, une histoire de phéromones”. Ces substances chimiques sont produites par les animaux et les végétaux. Les abeilles les utilisent pour réguler leurs comportements sociaux, les orchidées pour duper les insectes et permettre ainsi une pollénisation et donc la survie de la fleur.
L’amphithéatre du lycée d’Arsonval abritera le vendredi 14, de 10h à 11h30, une conférence sur la chimie quand elle se met au vert. “Comment obtenir des molécules naturelles d’intérêt industriel”, un enjeu majeur de recherche.
Un village de la science sera par ailleurs installé place du Civoire. Il abritera un atelier intitulé “De la plante à la molécule”. On pourra y découvrir l’extraction des huiles essentielles, fruit de la distillation de plantes ou de fleurs, utilisées en parfumerie mais aussi en médecine. Quant aux enfants et adolescents, des expériences interactives et ludiques leur permettront de découvrir la chimie du goût.
Enfin, autre lieu, les Treize Arches, avec 2 expositions. “Le poivre de Cayenne, épice, médecine et arme”; Et “ruches sans frontières”, une très belle collection de ruches trouvées sur plusieurs continents et datant des 19e et 20e siècles.