Hier soir, le festival du cinéma de Brive, 11e édition, a remis ses prix au terme d’une cérémonie de clôture entre rires affichés et larmes esquissées.
“C’est la dernière cérémonie de clôture pour moi. C’est un peu bizarre”, a commencé hier soir, la bouche sèche et le ton chagrin Sébastien Bailly, co-fondateur et délégué général du festival, qui a décidé de passer la main (nous vous en avions parlé ici).
Un départ qui a imprimé sa marque sur la cérémonie, empreinte d’une émotion particulière que sont venus colorer les mots tendres de nombreux réalisateurs à l’égard de Sébastien Bailly et de son festival ainsi que les propos drôlement loufoques de certains acteurs et producteurs venus récupérer les prix au nom de lauréats déjà en route vers de nouveaux projets et obligations.
Grand gagnant de la 11e édition du festival, récompensé par le Grand Prix Europe, Pride de Pavel G. Vesnakov (Bulgarie). Un film dur et sombre sur l’homosexualité crainte et détestée dont le grand-père pense pouvoir guérir son petit-fils à grands coups d’antibiotiques. “Il est provoquant, outrancier avec des dialogues décapants et une situation atroce“, décrit la présidente du jury Diane Baratier en louant la qualité de la sélection au sein de laquelle, elle et ses acolytes du jury professionnel, se sont découvert 8 coups de cœur.
Un prix décerné par Jean-Marc Comas, maire adjoint en charge de la culture, qui a appelé Bernard Duroux, responsable du Rex, à le rejoindre sur scène : “Ce n’est pas à moi de le remettre. C’est ma première fois ici. Je suis un peu l’intrus“, a-t-il justifié en rappelant: “Nous sommes pro-culture. Nous ferons de la culture pour tous et souhaitons continuer et optimiser le partenariat entre la Ville et ce festival.”
Autre prix, autre film, autre ambiance: le jury de femmes a récompensé Ennui Ennui de Gabriel Abrantes (France) du Grand prix France. Un film en partie tourné entre le Limousin et l’Auvergne “plein d’une fantaisie jubilatoire, un délire créatif et intelligent avec une liberté de ton et de parole qui dessine avec humour les désordres de notre monde”, a salué le jury professionnel.
Le public, encouragé à voter pour son film préféré à l’issue de chaque projection, a élu Joanna d’Aneta Kopacz (Pologne), un documentaire bouleversant, à la fois lumineux et tragique, suivant la relation entre une mère qui apprend que ses jours lui sont comptés et son fils.
Enfin, seul film à s’être attiré les grâces de deux jurys, Les Jours d’avant de Karim Messaoui (France-Algérie) qui s’est vu décerner deux mentions: la mention France par le jury professionnel et une seconde par le jury jeunes (nous avions rencontré ses membres à l’issue de la projection de ce film, à relire ici); jury jeunes qui a lui récompensé Il est des nôtres de Jean-Christophe Meurisse (France), l’histoire de Thomas, 35 ans, qui a décidé que jamais plus il ne sortirait dehors, “parce qu’il nous a fait rire et touché en même temps”, ont-ils expliqué.
“Ainsi s’achève cette 11e édition”, a terminé Sébastien Bailly dont les derniers mots ont été pour le public du festival, qui aura cette année encore rempli les salles. Plus de 7.200 spectateurs ont assisté aux projections entre le 8 et le 13 avril et le ciné-concert a lui réuni quelque 500 personnes. “Merci à vous pour votre confiance, votre curiosité et votre ouverture d’esprit.”
Retrouvez l’intégralité des prix et mentions attribués aux films de la compétition sur le site du festival.
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