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Festival du cinéma de Brive. Là où naissent les Justine Triet

La gloire de la réalisatrice oscarisée qui se plait à répéter qu’elle a été révélée à Brive, rejaillit sur le Festival du moyen métrage. Il en a évidemment été question ce matin lors de la présentation de la 21 édition qui aura lieu du 8 au 13 avril avec une attirante sélection de films en compétition et de belles nouveautés.

Justine Triet présentant son premier film en 2012 à Brive. Primé bien sûr. DR

Dans les 22 films sélectionnés cette année en compétition internationale, il y a peut-être un cinéaste qui emportera la Palme d’Or ou un Oscar à l’instar Anatomie d’une chute. “Il y a des graines de Justine Triet, il faut leur laisser le temps”, a assuré le délégué général Giulio Casadei. “La Palme d’or, c’est exceptionnel, mais beaucoup de réalisateurs qui sont passés par Brive ont poursuivi des carrières brillantes. Le moyen métrage est un format de révélateur de talents qui se confirme tous les ans. À nous de déceler cette patte.” Et de citer Nicolas Parisier, Léonor Serraille…

“Nous leur apportons une première reconnaissance qui leur permet d’avoir des financements. Il y a un label Brive, ça a du sens”, abonde la secrétaire générale Maguy Cisterne. La profession est d’ailleurs très attentive au palmarès de Brive. Reconnue du monde du 7e art, la manifestation est aussi bien ancrée dans son territoire. Elle  est portée par des partenaires fidèles et toujours plus nombreux. Même chose côté salles où les projections ne désemplissent pas. “C’est un des piliers de la culture briviste”, affirme Philippe Lescure, maire-adjoint à la Culture. “Comme la Foire du livre, la manifestation fourmille à travers les lieux de la cité. C’est un festival unique avec une alchimie particulière qui tient à ceux qui le font vivre.”

Le Festival du cinéma de Brive a donc dévoilé ce matin sa 21e édition rayonnante avec notamment les 22 films en compétition. “C’est une année très riche, plus que jamais portée sur la nouvelle création“, résume Giulio Casadei qui a détaillé la thématique de chacun. Dix pays sont représentés avec une belle parité hommes-femmes.

L’édition 2024 draine évidemment son lot de nouveautés, jusque dans le déroulé de sa programmation tous les jours à partir de 14h qui gagne sur le samedi après-midi auparavant réservé à la seule projection des films primés la veille au soir. Cette année, la cérémonie de remise des prix se tiendra le samedi à 17h, de façon épurée, suivie immédiatement d’un pot ouvert à tous, puis à 18h30 de la projection dans les trois salles du Rex des films tout juste primés. À noter qu’il y aura cette année 8 prix, avec un nouveau décerné par le Syndicat de la critique dont la délibération sera publique.

En apothéose de cette semaine festivalière, le cinéma se mêlera de théâtre, ou le théâtre de cinéma, avec le spectacle La Loi du marcheur, dans le cadre de la saison de la Scène nationale L’empreinte, à 20h à Tulle (gratuit avec le pass Festival et des navettes seront mises en place au départ de Brive). Nul besoin d’avoir une profonde connaissance cinématographique pour apprécier cette pièce truculente qui s’adosse sur les propos de Serge Daney, critique passionné du grand écran disparu il y a un an, sur fond de projection du mythique western Rio Bravo.

Le Festival va toujours s’articuler entre des matinées réservées aux séances scolaires toujours très suivies et l’après-midi les séances publiques diffusant films en compétition et à thèmes. Quatre thématiques concoctées par le délégué général Giulio Casadei, seront proposées : « Modernité iranienne » avec une sélection de moyens métrages récents, « Noir B » en référence à la série B américaine, « Les amours impossibles », dont le The Hand de Wong Kar-wai qui sert d’affiche comme un Chabrol, et « La télévision des cinéastes », reprenant des films réalisés pour la télé par des cinéastes. Il y aura aussi une exposition aux Archives municipales qui fera découvrir ou resurgir pour les anciens le passé cinématographique de Brive.

Le ciné-concert avec l’Orchestre de Spectacle de Montreuil offrira une création autour d’extraits du film Palombella Rossa de Nanni Moretti et le ciné-famille s’engouffrera dans le burlesque. Le public pourra s’amuser avec un très attendu karaociné. L’écran offrira une mosaïque de films et le public choisira les morceaux d’anthologie qu’il veut chanter, Les Demoiselles de Rochefort, New York, New York… Préparez-vous à chnater, ce sera un moment ultra festif », se réjouit la secrétaire générale. Une façon de retrouver le pétillant moment d’anniversaire qu’a été l’an dernier la séance ciné-concert : une douce euphorie a fait se trémousser les spectateurs en salle de projection et c’est cet esprit enjoué qui continue d’inspirer cette nouvelle édition.

« Nous avons toujours entretenu au fil des ans cet aspect convivial, en montrant qu’il est possible de programmer de la qualité sans pour autant faire de l’élitisme. Nous avons tous envie ces temps-ci d’un peu de légèreté. Un festival par étymologie se veut aussi festif, d’autant que le cinéma est un art populaire.” Un cinéma qui touche juste, en phase avec son temps.

Quant à Justine Triet, puisque nous avons commencé avec elle, son calendrier ne lui permettra certainement pas de faire une apparition à cette 21e édition, même si elle reste très attachée à Brive, comme tous ceux et celles qui sont passés par le Festival, mais Maguy Cisterne est catégorique: “Elle reviendra”.

Vous pourrez télécharger dès demain le dossier de la 21e édition sur le site festivalcinemabrive.fr.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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