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Festival du cinéma : Clap de fin pour Sébastien Bailly

Sébastien Bailly

Après 10 années et 11 éditions du festival du cinéma de Brive, son fondateur et directeur Sébastien Bailly a décidé de passer la main. Une décision prise en juin dernier qu’il a expliquée au public hier soir lors de la cérémonie d’ouverture du festival 2014 dans un discours à la fois drôle et émouvant.

« L’année prochaine, vous n’aurez pas le plaisir de voir mes baskets, mon front lisse brillant, ma cravate négligemment dénouée, mais je suis certain que vous vous en remettrez ».

Sébastien Bailly est ainsi : il pratique l’autodérision. « Sans doute par pudeur, pour mieux cacher son émotion » aurait-on pu entendre dans pas mal de bars où, collés au zinc, les psychologues de comptoir ne disent pas que des bêtises.

Hier soir, la cérémonie d’ouverture du festival du cinéma de Brive (dont nous avons déjà parlé dans cet article) fut pleine d’émotion. Forcément.

« En 2004, lorsque Katell Quillévéré et moi avons créé le festival, nous n’imaginions pas qu’il aurait atteint, 10 ans plus tard, une si belle notoriété. Nous n’imaginions pas que le festival aurait accompagné une nouvelle génération de cinéastes français. Nous n’imaginions pas que nous parlerions alors de « nouvelle vague gaillarde » dans la presse », a pudiquement déclamé Sébastien Bailly face au public, faisant référence à cet article du journal Le Monde.

Sébastien Bailly et Katell Quillévéré

« Nous n’imaginions pas non plus que nous devrions refuser des spectateurs lors de séances archi complètes, tandis que Bernard Duroux (directeur du Rex, ndlr) recomptait les spectateurs, craignant que la structure du bâtiment ne cède face à la pression de la fréquentation… Nous n’imaginions pas que ce serait tout simplement une si belle histoire ».

Sébastien Bailly a informé dès juin dernier ses plus proches collaborateurs et partenaires de sa décision, motivée par des envies de s’investir encore plus dans la réalisation. La projection surprise, hier soir, de son court-métrage Où je mets ma pudeur, a convaincu ceux qui ne connaissaient pas encore son talent de réalisateur de la pertinence de son choix de se consacrer à de nouveaux projets dans le 7e art.

Formulant « le souhait que, dans les années qui viennent, le festival puisse créer des liens plus forts avec tout le tissu culturel de la ville de Brive », Sébastien Bailly a indiqué vouloir « accompagner la personne qui (lui) succèdera et qui sera désignée dans les semaines qui viennent par la Société des Réalisateurs de Films. Je ne doute pas qu’elle conserve l’esprit du festival fait de découvertes et de convivialité ».

Non sans avoir remercié les partenaires publics et privés de l’événement annuel ainsi que ceux sans qui le festival n’aurait pu voir le jour et perdurer aussi longtemps, Sébastien Bailly a adressé un ultime hommage aux réalisateurs : « ce sont eux qui ont fait l’histoire de ce festival. Sans eux pas de films, pas de festival. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs en France, en Europe et parfois dans le monde ».

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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