“Nous avons fait plus de 7.000 entrées, soit une augmentation de 10% par rapport à l’an passé.” Applaudissements nourris dans la salle du Rex à cette annonce du directeur délégué du festival du cinéma de Brive Sébastien Bailly. La cérémonie de clôture ne pouvait pas mieux commencer, d’autant plus que le gros de l’augmentation s’est fait sur les films en compétition. De quoi satisfaire les jeunes réalisateurs des moyens métrages projetés, eux qui n’ont pas mille occasions de montrer leurs films.
La cérémonie de clôture du festival du cinéma de Brive se déroulait hier soir au Rex. Après les remerciements aux partenaires publics et privés “sans lesquels, etc”, les prix ont été distribués.
Comme, par exemple, le prix du scénario, sélectionné parmi 96 projets présentés, pour Marie Voignier. “On sait déjà que le film va se faire, mais il nous manque des financements. J’espère que ce prix va convaincre de nouveaux financeurs.” Car là est bien le principal souci des lauréats. Les longues et épuisantes recherches de financements.
Même son de cloche, par exemple, chez le vainqueur du Grand prix France, Nicolas Pariser, après la cérémonie: “Je ne sais pas si ce prix va m’aider à financer mon premier long métrage. Être primé ne peut de toute façon pas faire de mal. Mais le palier à franchir entre un moyen métrage et un long est vraiment énorme! Ce sera de toute façon extrêmement difficile!”
Nicolas Pariser, dans son discours de remerciement, fera preuve d’originalité en saluant “les critiques de cinéma présents à Brive”. Surtout un: “Grâce à ce festival, j’ai pu rencontrer Louis Skorecki!”, s’est-il enthousiasmé. “Je ne pensais pas imaginable de pouvoir lui parler un jour. Ce mec là me faisait me lever le matin pour aller chercher Libé, rien que pour y lire sa chronique. Il m’a donné l’énergie de continuer à faire des films.” (Lire notre rencontre avec Louis Skorecki)
Le Grand prix Europe, nouveau né depuis l’ouverture, à l’occasion de cette 7e édition, de la compétition aux cinéastes européens, a été remis par le maire de Brive Philippe Nauche à João Nicolau. Il était représenté par un membre de la production: “João considère comme un privilège d’avoir eu ce prix, et même le simple fait d’être sélectionné, car il aime ce festival qui défend un format qu’il apprécie.”
Le jury des professionnels a dû délibérer pas moins de 4 heures pour désigner ces deux Grands prix France et Europe, plus une mention spéciale. “Le palmarès n’a pas fait l’unanimité“, a confessé Arnaud Fleurent-Didier, un des quatre membres du jury. “Une partie du jury, les plus professionnels sans doute, a tranché en faveur de ceux qui savent faire des films. L’autre partie, plus jeune et plus naïve, s’est laissée porter par l’émotion pure”, s’est-il amusé face à un public rigolard.
Quelques minutes avant que le jury jeunes ne soit félicité par Sébastien Bailly pour avoir fait preuve “de curiosité, de disponibilité et de bonne humeur” et après que Dyana Gaye a reçu deux prix, un autre ex-jeunot de la section cinéma du lycée d’Arsonval est monté sur scène. Il a à peine vieilli. Il affiche 33 ans au compteur. Antoine Parouty est Briviste. Il a reçu le prix du public. “Mon film est né en Corrèze, a été soutenu dès le début par la Région avec une aide à la création et j’ai grandi à 200 mètres du Rex. Alors, je suis vraiment très touché d’obtenir ce prix ici, à Brive.”
Brive, ville de cinéma? On n’en est certes pas encore tout à fait là, mais la sauce “festival du cinéma” prend bien dans la cité. “J’ai beaucoup entendu parler du festival dans la ville, les gens en parlent de plus en plus. Et ça touche désormais des couches de population qui, peut-être, se sentaient moins concernées il y a quelques années“, a constaté Philippe Nauche. “Je vois bien que les Brivistes sont contents et, quand les habitants d’une ville sont contents, le maire l’est également.”
Le palmarès complet de la 7e édition du festival du cinéma de Brive