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Ernest Rupin, un érudit à la croisée des chemins

intro rupin

C’était un érudit atypique, versé en préhistoire, botanie, archéologie, photographie. Ce brillant touche-à-tout, passionné de patrimoine, fut aussi le premier conservateur du musée briviste qui porta son nom jusqu’en 1989. Un musée devenu Labenche qui lui rend hommage tout l’été avec une double exposition dans ses murs et à la chapelle Saint-Libéral.

exposition ernest rupinIl y avait foule hier soir à Labenche au vernissage de l’exposition “Ernest Rupin, un érudit à la coursée des chemins”. “C’est la première fois que le public voit ses photographies”, explique la conservatrice Mathilde Humbert. “Pour lui, elles ne constituaient pas un fond patrimonial. Il ne les considérait pas comme aussi “nobles” que ses dessins. La photographie lui permettait peut-être aussi d’être collectionneur d’objets qu’il ne pouvait pas avoir dans son musée”, extrapole la conservatrice. “Ces photographies sont extraites de nos réserves, certaines ont fait l’objet de publication. Il y en a même au Louvre, il les avait envoyées à un homologie scientifique avec lequel il correspondait.

materiel photoL’exposition éclaire ainsi d’un jour nouveau le personnage d’Ernest Rupin. “On savait que c’était un travailleur acharné, on imaginait un érudit poussiéreux et on découvre qu’il n’était pas dénué d’une recherche de modernité pour s’intéresser à la photographie. Vous savez, il développait lui-même ses plaques”, s’enflamme la conservatrice. Au mur, une quarantaine de clichés. Les uns d’un fonds documentaire ont une portée patrimoniale: reliquaires, chapiteaux, habitat troglodyte autour de Brive… Les autres témoignent d’un aspect plus intime du personnage: paysages de vacances, portraits de groupe…

Les visiteurs ne verront pour l’instant que cette infime partie d’une collection riche de 1189 plaques de verre rachetées par le musée en 1996. Toutes ont par bonheur été numérisées par l’association Les films du genièvre dont deux représentants assistaient au vernissage. “Nous sommes spécialisés dans les archives numériques”, explique Gérard Perrier, passionné par la trajectoire de ces érudits de la fin du 19e début du 20e siècle. L’association basée à Creysse à côté de Martel, œuvre depuis 45 ans pour sauvegarder les traces du passé. “Nous faisons un inventaire de tous les fonds dans l’idée de mutualiser les ressources pour les mettre sur une plateforme à disposition du public.”

les numeriseur

 

A terme, les 1189 plaques de verre d’Ernest Rupin seront ainsi consultables, peut-être même depuis le musée Labenche. “Cette exposition marque le préliminaire de notre musée national dans le 21e siècle“, prévient Jean-Marc Comas, l’adjoint au maire chargé de la culture. “Vous serez surpris dans les mois à venir par son évolution.”

discours de jean-marc comasUne exposition qui s’articule en “deux parties complémentaires”, a rappelé l’élu. Dans la salle d’exposition temporaire du musée, l’oeuvre photographique de 1878 à 1909, date de sa disparition. A la chapelle Saint-Libéral, à partir de demain samedi 5 juillet, des collections rassemblées par celui qui fut le premier conservateur du musée qui porta ensuite son nom jusqu’en 1989. “Il a rassemblé plusieurs milliers de pièces. Le premier objet de sa collection était un python africain, dont on ne connait pas la provenance”, s’amuse son actuelle successeur. “Nous avons essayé de reconstituer le musée qu’il a ouvert dans l’ancien couvent des clarisses qui accueille aujourd’hui les archives.”

Un érudit à la croisée des chemins jusqu’au 31 août.

  • Au musée Labenche, salle d’exposition temporaire, la partie photographique, tous les jours sauf mardi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h30.
  • A la chapelle Saint-Libéral, les collections, du mardi au samedi de 10h à 18h et dimanche de 15h à 18h.

Infos au 05.55.18.17.70 et sur museelabenche.brive.fr.

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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