Emma Larouquie, 23 ans, a été sacrée championne de France de pancrace et a obtenu une médaille de bronze en épreuve de soumission lors du championnat national qui s’est déroulé fin mars à Corbeil-Essonnes (Essonne).
Disciplines encore un peu confidentielles en France, le pancrace et la soumission pourraient se rapprocher, pour faire simple, du MMA (mixed martial arts) plus connu ou du moins très exposé dans les médias, sur la toile ou sur les réseaux. Mais surtout, Emma Larouquie permet de faire tomber certaines idées reçues. À tous les niveaux.
À 23 ans, la Briviste, 1,69 m, 58 kg, licenciée au club de Saint-Viance (MMA Grappling Avolca Curtis Saint Viance), vient d’être sacrée championne de France de pancrace et a terminé troisième en soumission. « J’ai commencé par faire du karaté, mon père et mon frère en faisaient, mais je trouvais cela trop violent (sic). J’ai découvert la soumission ici à Saint-Viance. C’est une discipline très technique, même si les blessures et les bleus peuvent être fréquents. On utilise des techniques de clé de chevilles, d’étranglement… Cela m’a beaucoup plu, puis je me suis mise aussi au pancrace… où il y a plus de coups. »
Le pancrace, discipline millénaire, conjugue combat debout (pieds, poings) et au sol, mais les coups au sol sont interdits. La soumission est une lutte uniquement au sol, très technique. Dans le MMA, tout est permis ou presque. Dans l’imaginaire collectif souvent rempli de clichés, ces sports de combat supposés violents sembleraient être plutôt destinés à une pratique exclusivement masculine. « C’est vrai que les gens sont étonnés que je pratique ces disciplines, mais je leur explique et ils comprennent. Je travaille à la piscine, je suis souvent en maillot de bain et j’ai souvent des bleus partout. Certaines personnes ont pu se poser des questions… » rigole Emma.
Licenciée depuis trois ans seulement, on peut considérer qu’Emma Larouquie a du talent. Pour un des coaches du club, Fabien Goudour, « elle peut aller encore plus haut car, au-delà de ses qualités techniques et physiques, elle a un gros mental et un comportement irréprochable ».
Discrète, réservée, jolie, Emma est loin de l’idée que l’on peut se faire d’une combattante. « Cela m’a permis d’avoir confiance en moi, je ne me sentais pas forcément capable de faire ça, et petit à petit avec l’aide de tout le club, entraîneurs, coéquipiers, j’y arrive. Ce sont des disciplines qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, apaisent, il y a du respect et de la solidarité… »
Emma Larouquie remettra son titre en jeu lors des prochains championnats. Peut-être un doublé pancrace/soumission ? Elle songe également à devenir coach pour transmettre sa passion. Championne de France, BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique), licence tourisme et loisirs sportifs en poche et bientôt maître-nageuse sauveteuse… L’avenir semble radieux pour Emma.
Le club MMA Grappling Avolca Curtis Saint Viance en chiffres (2022) |
75 licenciés |
15 médailles |
4 titres nationaux |
5 professeurs diplômés |