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Elsa Charbit, en toute cinéphilie

Elsa Charbie PANO

Qui est la nouvelle déléguée générale du festival du cinéma de Brive ? Rencontre avec la trentenaire Parisienne qui a le goût du cinéma et de la transmission chevillé au cœur. 

Elle a grandi à Paris dans une famille où la culture en général, le cinéma en particulier, avait une place de choix: “A la maison, il y avait des films emblématiques, comme Hiroshima mon amour, qu’il fallait avoir vu, qu’on avait en VHS mais qu’on avait l’interdiction de regarder… Il fallait aller le voir au cinéma!”  Ajoutez à cela un collège où l’équipe d’enseignants passionnés, “comme au lycée d’Arsonval, m’a-t-on dit”, propose aux jeunes de prendre part à des ateliers de scénario ou encore de réalisation et vous aurez le terreau fertile qui a nourri une vraie et grande passion pour le cinéma. Particulièrement curieuse des films du patrimoine, dès l’adolescence, Elsa Charbit a cherché à rattraper le temps perdu en visionnant “les centaines de films qu’il y a à voir” et écumé pour cela les petites salles art et essai, nombreuses à Paris, notamment dans le quartier latin.

Le chemin semblait ainsi tracé à l’avance et elle n’en a pas dévié: “J’ai suivi des cours d’histoire et de cinéma à la Sorbonne puis j’ai commencé à écrire sur l’histoire du cinéma et les films dans des revues.” Une activité qui la passionne car elle réunit ses deux intérêts: le répertoire d’un côté, l’actualité des films de l’autre. En 2004, un remplacement de 4 mois à la Société des réalisateurs de films, au poste de délégué général adjoint, lui a permis de découvrir “un endroit intéressant et militant, formidable, où l’on défend la liberté du cinéma contre le formatage.” Il lui a surtout ouvert les portes de la Cinémathèque Française. Un lieu aussi mythique qu’inaccessible pour elle dont elle ne semble toujours pas comprendre aujourd’hui comment il lui a été donné d’y accéder si vite.

“La Cinémathèque Française est une très vieille maison, une association privée, créée en 1936 par Henri Langlois, un homme fascinant, qui l’a dirigée jusqu’à sa mort en 1977. C’est un vrai musée du cinéma qui réunit 70.000 films, des décors, costumes, livres, photos, affiches… Mais c’est aussi un lieu de programmation qui tient un rôle très important dans le cinéma français pour la politique des auteurs. Jamais je n’aurais pensé que j’arriverais là si vite… Ça a été très formateur pour moi en terme de cinéphilie, et passionnant.” Et la jeune femme de faire la liste, non exhaustive, des personnalités qu’elle y a vu défiler: “On a vu passer Almodovar, Spielberg, Doillon, ou encore les acteurs Piccoli, Huppert, Deneuve…  Mon rôle était d’organiser des rencontres autour des films, des conférences, masterclass de cinéastes… De transmettre le goût du cinéma.” Quelque chose d’essentiel pour elle, de l’ordre de la vocation, qui a sans doute pesé dans sa candidature au poste de délégué général du festival du cinéma de Brive, au moins autant que sa cinéphilie large et classique.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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