L'actualité en continu du pays de Brive


Elémentaire mes chers enfants

labenche_introLa salle de conférence du musée Labenche ressemblait aujourd’hui à s’y méprendre à un bureau d’investigation : une lumière sombre, des images projetées sur un écran baissé, des fauteuils alignés, des tablettes dressées. 17 enfants, entre 10 et 14 ans, étaient chargés d’une enquête. Leur mission, et ils l’ont tous accepté : élucider le meurtre de Jérôme de Chiniac Desailleux dont le corps a été retrouvé flottant sur les eaux de la Corrèze un 26 novembre 1790. Le dossier avait été classé. Place à de nouvelles investigations. L’idée est originale. Le projet combine l’historique et le ludique, ce qui ravit les enfants et enchante les parents. L’initiative est la concrétisation de l’alliance (nouvelle en la matière) entre les archives municipales et le musée Labenche. labenche_02Valérie travaillait aux archives de la ville quand elle a été interpelée par la découverte d’une sombre affaire de meurtre remontant au XVIIIe siècle : celle de Desailleux. Comment diable est-il mort ? Qui aurait-pu tirer bénéfice de cette disparition? L’affaire est troublante : un véritable halo de mystère entoure la mort de ce révolutionnaire convaincu. Le rapport d’autopsie a lui-même disparu. Etrange, vous avez dit étrange, comme c’est étrange … C’est bien ce que Mathilde Humbert, responsable du service éducatif au musée Labenche, a dû penser. Il n’en fallait pas plus pour les inciter à réouvrir l’enquête pour le plus grand plaisir des jeunes qui se sont improvisés enquêteurs avec délice et talent. Entre pur hasard, vrai complot et fausses pistes, les enfants ont dû se frayer un chemin dans cet enchevêtrement d’intrigues, d’hypothèses et de faits historiques.

Le “plus” du projet ? Son ancrage dans l’Histoire : l’affaire s’est déroulée au moment de la Révolution. C’est d’ailleurs par un bref rappel des faits que la séance a débuté. Les enfants, vifs, ont joué le jeu et sur la période concernée, ils en connaissaient un rayon : de la convocation des Etats généraux à la vente des biens du Clergé en passant par la prise de la Bastille et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ils ne se faisaient pas prier pour répondre aux questions.

L’affaire exposée, les portes du premier étage du musée se sont ouvertes pour l’investigation. Les allées et venues des jeunes enquêteurs ont duré une demie heure : ils devaient dégoter 4 témoins natifs de Brive (en peinture ou sculpture) et susceptibles de s’être trouvés dans la ville au moment des faits. La réponse à diverses énigmes, en lien avec la Révolution, leur permettait aussi de récolter de précieux indices en rapport avec leur quête. Certains se sont montrés très rapides, d’autres ont pris le temps de flâner, de se perdre aussi, dans le musée. Finalement ils se sont tous retrouvés pour partager leurs trouvailles et comparer les différents alibis des témoins débusqués : un vrai travail d’équipe !

labenche_01Les parents semblaient ravis de l’initiative : “ça permet aux enfants de découvrir cette période sous un autre angle, et puis ça change des activités sportives”. Le “docere et placere” n’est pas passé de mode! Entre suicide et assassinat, le mystère reste entier. A qui le crime pouvait-il donc profiter ? Aux révolutionnaires modérés, aux seigneurs des châteaux attaqués, à des jaloux ? Verdict demain avec l’analyse de délibérations qui conduira les enfants aux archives municipales :  au programme, décryptage de textes, analyse de plans, comparaison de la ville à l’époque de la Révolution.

“Dès que je rentre, je file faire des recherches sur internet”, s’est exclamé Simon. C’est peine perdue, Valérie et Mathilde ne sont pas nées de la dernière pluie. Le jeune risque bien de faire chou blanc sur le net. C’est à leur ruse et à leur instinct qu’ils devront faire appel pour avancer dans la résolution de l’enquête. Faîtes vos jeux, toutes les hypothèses sont encore ouvertes. La nuit porte conseil, dit-on. Rendez-vous demain à la même heure. Le nom du meurtrier est sur le bout de quelques langues…

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

Mot clé

Laisser un commentaire

dix-huit + six =