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Elaborer un bon plan pour faire face aux crues

L'impact d'une crue d'ampleur exceptionnelle a été présentée au publicLa ville de Brive a été marquée par des crues d’ampleur ces dernières décennies. La plus importante de ce siècle est celle de juillet 2001. Mais elle fut sans commune mesure avec la crue de 1960. Hier soir, la CCI accueillait une réunion publique consacrée aux risques d’inondations.

La crue de 1960 est encore dans la mémoire de quelques anciens. Celle de 2001 aussi. “Il faut être clair: on peut agir sur une crue de type 2001, mais, contre une crue de l’ampleur de celle de 1960, on peut mettre tous les moyens possibles, il est bien difficile de faire quoi que ce soit”, a reconnu le maire de Brive Philippe Nauche. “D’où l’utilité de mettre sur pied dans les meilleurs délais un Plan communal de sauvegarde (PCS) afin d’agir le plus efficacement possible face à une crue importante. Le premier souci serait évidemment de protéger les personnes.”

Elus et responsables de services face au publicLes conclusions de l’étude sur le risque d’inondations, présentée hier soir à la CCI au public, sont claires: limiter, de manière significative, l’impact d’une crue de type 1960 est illusoire. Face à un phénomène aussi exceptionnel avec un débit d’eau maximal de l’ordre de 800m3/sec (en 2001, on atteignait “seulement” 350m3/sec) et une montée des eaux d’un centimètre par minute, l’homme ne peut rien faire, si ce n’est se protéger au mieux face au gros caprice de Dame Nature. C’est ce que le public a pu découvrir lors de projections simulant des crues du niveau de celle de 1960 en prenant en compte l’urbanisation actuelle.

Près de 10.000 Brivistes exposés

Les chiffres sont impressionnants: sur une zone inondable urbanisée à 90% (seules les plaines des jeux et quelques parcelles isolées peuvent faire office de zones d’expansion), près de 10.000 Brivistes sont exposés à une crue d’ampleur. Une population active de 1.700 personnes serait concernée, des zones de Cana et de la Marquisie aux Trois provinces en passant par les surfaces commerciales des Beylies basses, les Passages de Brive, l’usine Allard et les entreprises entre les ponts de la Bouvie et du Buy. Des établissements hospitaliers ou scolaires (6.500 élèves), des foyers d’accueil, des bâtiments communaux subiraient également la montée des eaux. Le parc de stationnement souterrain de la Guierle d’une capacité de 1.200 places se remplirait très rapidement, posant des problèmes de sécurité pour les personnes.

Dans la salle, un livre géant sur les cruesQue peut faire la Ville? Elaborer un Plan communal de sauvegarde. C’est un plan de gestion de crise qui définit qui fait quoi, quand et comment en cas de crise, notamment en cas d’inondation. Un PCS permet d’assurer la sécurité et la sauvegarde de la population, en mettant à l’abri, en soutenant, en ravitaillant, en relogeant, etc. Pour le mettre en place, la commune doit établir un diagnostic des risques, d’où la nécessité de l’étude hydraulique présentée hier soir.

Outre le PCS, un autre outil verra le jour, dans une version simplifiée, dès mars ou avril 2011: un Document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Distribué aux Brivistes, il vise à informer la population afin de mieux anticiper les risques. Enfin, une action à la fois informative et culturelle va être menée très bientôt: la mise en place de repères de crues (les plus hauts niveaux atteints en octobre 1960) sur 8 édifices et 3 ponts.

“Réviser le PPRI? Le jeu n’en vaut pas la chandelle”

Après la présentation de l’étude hydraulique, les prises de parole se sont enchaînées dans la salle. Avec un questionnement récurrent: peut-on lutter contre une crue décennale, de type 2001?

Inondation de 2001“Les travaux effectués dans les années 60 et 70 ont été relativement efficaces en 2001”, a expliqué le maire. “Mais les leviers d’actions restent limités. Si les études viennent à démontrer qu’on peut agir efficacement, par exemple en abaissant le parking des Trois provinces de 50 cm comme cela pourrait être envisagé, évidemment, on le fera. Toutefois, ne perdons pas de vue que l’eau arrive d’ailleurs, et que les solutions pour limiter l’extension du lit de la Corrèze ne dépendent pas forcément que de la ville de Brive. Il faudrait peut-être des bassins de rétention ou des champs d’expansion en amont, sur des communes comme Saint-Hilaire-Peyroux ou Aubazine. Mais seules ces communes pourraient prendre une telle décision. Rien ne peut les y contraindre.”

Le public pouvait consulter des documents sur la crue de 1960

Quant à creuser plus profond le lit de la Corrèze, si l’idée semble logique, elle n’en serait pas moins inefficace, comme l’a expliqué l’adjoint à l’urbanisme Etienne Patier: “Dans sa traversée du côté du pont Cardinal, la Corrèze n’est pas dans son lit naturel mais passe par un canal qui avait été creusé pour la dévier. On pourrait tout au plus gagner 20 cm en profondeur, pour une largeur de lit de 30m. L’impact en cas de crue serait vraiment insignifiant.”

Autre question légitime des habitants: la possibilité de réviser l’actuel Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) et de voir des terrains en zone inondable devenir constructibles. “L’étude devait nous apporter des éléments sur une éventuelle révision du PPRI”, a expliqué Philippe Nauche. “Nous avons ces éléments et le constat est simple: le PPRI de 2001, certes plus ou moins compréhensible, ciblait finalement plutôt les zones inondables. Alors réviser le PPRI pour arriver, à quelques détails près, au même zonage, le jeu n’en vaut pas vraiment la chandelle.

Un public nombreux pour un sujet important

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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