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Egalité filles-garçons dans le sport : “Pas moins bien, différent”

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“La boxe, pas un sport pour les filles? Et le rugby?… A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les collégiens de Jean Moulin combattent côté à côte les clichés inégalitaires qui perdurent dans le sport… comme dans la vie. Une journée spéciale riche en ateliers et en débats.

 

rencontre avec les sportifs“Je m’appelle Myriam Dellal et je suis championne du monde de boxe professionnelle.” La dizaine de collégiens autour de la sportive en restent bouche bée, garçons comme filles. C’est un premier cliché qui tombe. Il n’est évidement pas facile en dehors du ring de subodorer la puissance de frappe de la boxeuse clermontoise qui combattra d’ailleurs à nouveau à Brive début avril (le 2 à l’Espace des Trois provinces).

Même gabarit pour Annabelle Reddy à ses côtés. La triple championne du monde de ju-jitsu tape droit au but: “On s’entraîne avec les garçons, les techniques sont les mêmes. Seuls les combats sont entre filles. A poids égal, les garçons sont plus puissants”, explique-t-elle. “Ça ne veut pas dire que ce n’est pas “moins bien”, c’est “différent”. Et ce n’est pas pour ça que ça nous interdit de faire du sport”, martèle l’ancienne championne. Imparable. Deux exemples qui mieux que des longs discours font basculer le fameux cliché péjoratif du “courir comme une fille”.

boxe1“Nous voulions faire travailler les élèves sur les stéréotypes liés au sexe en général et nous avons pris comme support des sports à connotation masculine: le rugby, la boxe et le foot“, explique Anne-Marie Chastré, de la DDCSPP (Délégation départementale de la cohésion sociale et de la protections populations). Pour “déconstruire les croyances” et “interroger les certitudes”, rien de mieux que des ateliers discussions ou des mises en pratique grâce aux clubs et leurs fédérations, également mobilisés dans l’opération.

boxe2“Ça défoule, on bouge et c’est aussi bien pour les filles que pour les garçons”, confirme Nasrin, un petite fluette de 12 ans qui a mis les gants pour la première fois. Son groupe file maintenant s’adonner au rugby dans un match orchestré par le CABCL. Personne ne choisit son équipe, c’est l’entraineur qui mixe à sa façon garçons et filles, impatients de se disputer le ballon et de plaquer l’adversaire, qui soit-il.

Toute la journée, 160 élèves de 5e et de 4e (la moitié des effectifs du collège) vont ainsi passer d’un atelier à l’autre. Les groupes défilent à une cadence infernale. “La pratique sportive favorise le respect mutuel, la tolérance et la compréhension“, argumente Anne-Marie Chastré. “Le sport réunit en effet filles et garçons, quels que soient leurs âges, leurs origines ethniques, culturelles ou sociales, leurs religions. “Ça peut être un moyen de lutter contre les discriminations et les préjugés.”

rugby1De fait, le débat glisse vite du terrain sportif à la vie de tous les jours. “Nous ne sommes plus à l’époque de Coubertin où les femmes sont là pour nettoyer les casseroles, il l’a vraiment dit vous savez”, argue une Annabelle Reydy sciemment provocatrice. “Chacun a sa place et sa place n’est pas figée. Si le monsieur aime faire la vaisselle, où est le problème?”, interroge-t-elle.

“Les mentalités évoluent heureusement”, surenchérit Stéphane, un des représentants de la fédération de boxe. “Aujourd’hui, les femmes peuvent aussi s’adonner à la boxe, ce n’était pas vrai il y a encore 30 ans”, rappelle-t-il. “C’est dépassé le cliché “les filles en rose et les garçons en bleu”. Il n’y a pas non plus d’un côté les jouets pour les filles et ceux pour les garçons. Il ne faut pas vous laisser penser ça car au final ça vous enferme.”

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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