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Écoliers et séniors s’amusent à la poésie des haïkus

C’est le Printemps des poètes et l’école Louis Pons le met en pratique. Une classe de CE2 a reçu hier après-midi des résidents des Jardins d’Arcadie pour composer ensemble des haïkus, ces courts poèmes japonais. Ou comment inspirer l’émotion…

Il suffit de trois vers, sans forcément de rimes. “Sous la pluie d’été”, débute en traçant Néné-Oumy, 8 ans. “Nous écoutons la cloche”, poursuit son camarade Gabin. “Les oiseaux s’envolent”, termine d’écrire Josette, tuit’ans, toute fière de cette chute. Certes, la règle des 5/7/5 (5 syllabes pour la première ligne, 7 pour la deuxième et 5 pour la dernière) n’est pas respectée, mais qu’importe, le plaisir est ailleurs, dans cette rencontre qui abolit les âges. “C’est amusant”, s’accorde la tablée qui se lance aussitôt dans un nouveau poème.

À la table voisine, Théophile, Eliot et Nathan observent trois gros dés en compagnie d’Alain. 80 ans les séparent, le jeu les unit. Le résultat de chacun des dés leur indique un vers, à eux d’en faire un poème. “Devant l’éclair, Au saut de la grenouille, Fait vibrer le silence”, composent-ils satisfaits. L’exercice revisite les saisons, la nature, les sentiments et les sens. En seulement trois lignes. Pour aller à l’essentiel.

Pour Basho, référence en la matière, dont un recueil trône au tableau, le haïku s’efforce ainsi d’exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie. Par l’allusion, par le non-dit, il en appelle à la sensibilité. Un exercice d’éveil pour les plus jeunes, de réminiscence pour leurs aînés.

Pour amorcer la rencontre, les enfants avaient préparé avec leur enseignante une mise en scène expliquant ce qu’est un haïku, puis en ont récité en français et en japonais.

“C’est mieux qu’une poésie, c’est plus facile à retenir car c’est très court”, reconnaissent les élèves ravis de recevoir les sept visiteurs. Parmi eux, une ancienne enseignante de Louis Pons qui renoue avec son passé. Les liens sont réguliers entre la classe et la résidence.

“Les élèves sont très motivés. Nous avons déjà partagé un spectacle, fait une intervention musicale, créé des décors de Noël. Ils ont également échangé des cartes de vœux…”, détaille leur maitresse Fabienne Pentecote. “Nous essayons de créer le plus d’interactions possible.” Dans quelques jours, ce sont les élèves qui rendront à leur tour visite aux résidents pour leur réciter des haïkus de leur cru.

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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