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Du jaguar à la bécasse avec Tchayoualé

TchayoualéLes Brivistes qui sont passés au théâtre connaissent Tchayoualé depuis quelques semaines maintenant, grâce à une exposition photos dont il est le sujet. Ce petit-fils de chaman vit entre Suriname et Guyane. Proche de la nature, de la forêt et de ses animaux, il débarque dans la cité gaillarde pour le décrochage demain de l’expo qui lui est consacrée avec à la clé une rencontre avec le public à 18h à “L’Entracte”, le bar du théâtre. Mais Tchayoualé, grand chasseur, souhaitait auparavant faire une partie de chasse en Corrèze. Lui qui traque habituellement le jaguar et le pécari s’attaquait cet après-midi à la bécasse. TchayoualéC’est sur le Causse, côté Dordogne, que Tchayoualé est parti en chasse. Bob sur la tête, celui qui d’habitude trace son chemin dans la jungle à coup de machette, s’est contenté cet après-midi d’une simple branche ramassée au sol comme bâton de marche. C’était un moment qu’il attendait avec impatience. Tchayoualé, en venant à Brive, avait avant tout cette volonté et cette curiosité de savoir comment l’on chasse ici. Dépaysement total pour un homme qui n’a jamais vu avant aujourd’hui une autre forêt que celle de l’Amazonie. Une forêt qu’il connait si bien, par cœur pourrait on dire. Une forêt que tous les matins, il salue. “En sortant de chez moi, la première chose que je fais, c’est poser la main gauche au sol, puis la porter sur mon coeur”. TchayoualéC’est une manière pour lui d’entrer en communion avec la nature. Ce geste, il l’a fait également ce matin au réveil. “J’ai ressenti votre forêt, votre nature, je la ressens, je la sens, je la respire, elle me paraît douce et tranquille, sans violence. En la saluant, je me présente à elle aussi, car pour elle, je suis un étranger”.

Du spectacle ? Du folklore ? Non. Pour Tchayoualé, tout ceci est très sérieux. Contrairement à notre vision occidentale “civilisée”, sa culture, son éducation, lui ont appris que l’homme n’est pas supérieur à la nature, mais qu’il en est une simple composante, au même titre qu’un animal ou qu’un arbre. Il convient donc de se connaitre et de se respecter. Une vision particulière que les deux chasseurs accompagnateurs locaux, Philippe et Clément, écoutent avec attention en foulant l’herbe du plateau où ils espèrent débusquer des bécasses. Les chiens, avec leur clochette autour du cou, courent autour et devant le groupe. Tchayoualé est intrigué par ce rôle des chiens. Il faut dire que lui, son chien sert simplement à garder sa maison. Pour la chasse, c’est lui qui sent les odeurs. Sur un arbre, sur le sol, dans l’air, il arrive à sentir si un animal est passé ou encore à proximité. La chasse en Amazonie, Tchayoualéc’est un travail d’approche, de traque, “il faut suivre les traces de l’animal, s’en rapprocher petit à petit jusqu’au moment où je peux le tirer, mais c’est différent d’ici, l’espace n’est pas le même, dans ma forêt, on voit au maximum à 5 mètres.” Un autre monde.

Son intérêt se porte aussi sur les fusils et les munitions. Les cartouches, le calibre, le poids, c’est en connaisseur qu’il apprécie les armes emmenées pour cette partie de chasse. “Elles sont légères” s’étonne-t-il.Tchayoualé Son fusil à lui est lourd. Une arme ancienne d’origine russe. Une arme qui ne le quitte jamais, sauf quand il décide de partir “se perdre” en forêt pendant une semaine. Il prend assez souvent pour cela un simple arc et quelques flèches. Armes qu’il voulait amener avec lui en Corrèze, mais la sécurité aérienne ne plaisante pas avec ces choses là.

Tchayoulé n’aura pas vu de bécasse cet après-midi. Le temps est encore trop sec, trop chaud dans le pays de Brive. En revanche, il a apprécié cette découverte d’une chasse si éloignée de la sienne.

“Un monde différent, un monde intéressant. Dans une nature belle et sereine”. Une dernière expérience et de nouvelles découvertes lui sont réservées samedi puisque Tchayoualé partira en Haute-Corrèze pour participer cette fois à une battue au sanglier.

Tchayoualé

Tchayoualé

Tchayoualé

Tchayoualé

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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