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Douglas Kennedy sous le charme de Debussy

Un écrivain américain qui vit en France et un musicien français qui enseigne aux Etats-Unis. L’image mérite des éclaircissements: Douglas Kennedy a délaissé son stand à la foire du livre pour assister à un événement musical inédit, la présentation en avant-première du premier enregistrement intégral des mélodies de Claude Debussy qui a été réalisé l’an dernier par Jean-Louis Haguenauer à Brive sur le piano du compositeur. Un invité un peu spécial pour une présentation plutôt confidentielle.

L’événement avait lieu évidemment au musée Labenche, dans la salle même où trône désormais le piano du compositeur anticonformiste. “Il date de 1904 et la Ville l’a acquis en 1989, grâce à un élève fils adoptif de Debussy, Raoul Barzac qui vivait à Donzenac”, explique la directrice Mathilde Humbert. Voilà éclairci le mystère de la présence de ce piano alors même que le compositeur n’est jamais passé par Brive. Parmi les invités privilégiés de cette exclusivité, un Douglas Kennedy, très attentif. Une chance qu’il savoure précieusement: “Je suis un grand amateur de musique classique. C’est magnifique d’avoir été convié, surtout un dimanche matin”, explique l’auteur prolifique. Explication: “Pour moi, la musique, c’est mon église. Chez moi, je commence la journée avec France musique.” De là à écrire en musique, loin s’en faut: “Je peux travailler en écoutant du classique ou du jazz, mais ce n’est pas une obligation. Je peux écrire partout, dans un bar ou même dans la voiture, comme hier en venant de Bordeaux… ce n’est pas moi qui conduisait”, précise-t-il avec humour.

“Ce moment est le fruit d’un long parcours et la rencontre entre un grand interprète d’une œuvre exceptionnelle et un piano”, commente Guillaume Delpiroux, directeur de la culture et commissaire général de la foire du livre. C’est l’été dernier que Jean-Louis Haguenauer a enregistré au théâtre municipal l’intégrale des mélodies de Débussy, piano et voix. Les Brivistes ont d’ailleurs eu la primeur de quelques morceaux choisis (vous pouvez consulter notre article en cliquant ici). L’œuvre numérique réalisée avec le soutien de la Ville de Brive et de l’université de l’Indiana où enseigne le musicien, sortira quant à elle en décembre prochain. “Le système de résonance par sympathie propre au piano combine une très grande clarté et un caractère implacable qui traduit bien la poésie de Debussy”, a expliqué le musicien qui a interprété quelques pièces comme Clair de lune et La Cathédrale engloutie.

Une présentation qui profitait ainsi de la notoriété de la foire du livre. Quoi de plus étonnant que ce clin d’œil de la littérature lorsqu’on sait que Debussy a mis en musique les poètes de son temps et écrivait lui-même des poèmes.

 

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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