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Don d’organes : “Il faut en parler à son entourage”

Lors de la conférence du docteur Mattei, coordinateur pour les prélévements à l'ôpital de Brive

Maman a eu un AVC. Elle était en mort encéphalique, lorsque l’équipe médicale nous a parlé de la possibilité de donner ses organes, nous ne savions quoi faire“, témoigne l’un des fils. “C’est tellement brutal, il faut savoir en parler avant“, conseille-t-il aujourd’hui. C’est le même message que veut faire passer l’Adot, l’Association pour le don d’organes et de tissus humains: pour ou contre, il vaut mieux se positionner de son vivant et  décider de donner, c’est faire le choix de sauver des vies.

affiche détailLe souvenir est encore douloureux mais le fils de la défunte a accepté de témoigner pendant la conférence animée à l’hôpital de Brive par le docteur Mathieu Mattei, coordinateur pour les prélèvements, dans le cadre de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. A cette occasion, l’Agence de la biomédecine a choisi d’interpeler les personnes favorables à ce don post mortem sur l’importance de dire leur décision à leurs proches. D’où le slogan “Don d’organes, pour sauver des vies, il faut l’avoir dit” qui signe le nouveau spot télé que vous avez sans doute remarqué.

Maman avait 89 ans et nous avons été surpris d’être concerné par ce choix à cet âge. Comme elle était généreuse, nous lui avons donné la possibilité de donner encore des souffles de vie. L’équipe médicale nous a très bien accompagné dans cette démarche et s’est montrée à l’écoute de notre choix. C’est une décision très difficile à prendre, mais on ne regrette pas.”

infirmières coordonatrices des prélèvementsSi les proches étaient moins ignorants de la volonté du défunt, la décision serait moins difficile à prendre dans un moment si douloureux“, expliquent Sandrine Corceiro et Chrystelle Froidefond, infirmières coordonnatrices des prélèvements. “85% des Français se disent pour le don, mais nous sommes confrontés à plus de 30% d’opposition des proches.” Il existe un registre national des refus et le principe veut que toute personne qui n’y est pas inscrite est un donneur potentiel. “Malgré cela, on n’ira jamais contre la volonté de la famille.”

“Comment le corps va-t-il être nous être rendu?” est la question qui leur est systématiquement posée. “C’est la grosse inquiétude des proches. Nous leur expliquons qu’il sera traité comme pour toute opération chirurgicale”, assurent-elles. “Nous sommes très vigilant sur ce respect du corps. Sa restauration est parfaite pour permettre le retour à domicile sans mise en bière”, insiste le docteur Mathieu Mattei.

L'Adot 19 se mobilise pour que le don d'organes et de tissusC’est sur place que se font les prélèvements puisque l’hôpital de Brive dispose depuis deux ans d’un centre habilité. “Cette possibilité est encore mal connue”, expliquent les infirmières coordonnatrices. “Ce sont les chirurgiens brivistes qui procèdent au retrait de cornées ou de reins. Nous avons effectué 166 prélèvements de cornées en 2010, presque autant qu’à Limoges.” Il revient à l’Agence de biométrie d’attribuer les greffons selon les priorités et ce sont les chirurgiens des divers hôpitaux concernés qui viennent à Brive et se succèdent pour effectuer les prélèvements.” Il faut faire vite, le temps est compté, “de 18 à 20 heures entre le diagnostic clinique de mort encéphalique et la restitution du corps “, précise le docteur Mattei. “Il y a des organes vitaux que l’on ne peut pas remplacer par des machines, d’où l’importance du don.” Mais problème: “L’augmentation des donneurs est moins rapide que celle des besoins de greffons.”

Faute de fichier de donneurs, les bénévoles de France Adot disposent de cartes que les candidats au don peuvent glisser dans leur portefeuille. “Cette carte n’a aucune valeur légale“, précise le docteur Jean de Toeuf, président de l’Adot 19, “c’est une indication pour la famille. L’idéal est de faire connaître sa position à ses proches.” Il n’y a pas de limite d’âge et aucun problème de santé ne constitue un obstacle à priori.” Alors, pour ou contre, parlez-en autour de vous. Cette journée à l’accueil du centre hospitalier a permis d’inscrire 21 nouveaux donneurs, sans compter les formulaires emportés afin d’en parler en famille.

Plus d’infos auprès de l’Adot 19 à Tulle au 05.55.20.04.60 (permanence au 2 place Albert Faucher le jeudi de 14h30 à 17h30) ou sur le site France-Adot.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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