Ce 8 mai marque le 64e anniversaire de la Victoire de 1945. Devant la stèle du 15 août, parmi les personnes et autorités rassemblées pour commémorer cet événement, neuf élèves des collèges Jean Lurçat et Cabanis ont lu des textes qu’ils ont écrits sur la résistance et la déportation.
Depuis quatre ans, des jeunes font ainsi volontairement ce devoir de mémoire lors des cérémonies. Et il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg: les lettres ou poèmes lus ce matin ont été sélectionnés parmi ceux écrits par quelque 200 collégiens.
Une heure avant la cérémonie, les neuf collégiens s’étaient rassemblés dans la salle d’honneur de la mairie, déjà aprêtée pour les discours qui suivront les céremonies. Alignés au fond comme à la parade, solidaires dans le stress en attendant, à l’appel de leur nom, de venir chacun à leur tour répéter une première et dernière fois au micro le texte à lire.
“Tout à l’heure, si vous faîtes une erreur, ce n’est pas grave”, les rassure Jérôme Chauvignat, professeur de science physique qui coordonne cette initiative menée depuis quatre ans avec des professeurs de français volontaires des collèges Jean Lurçat et Cabanis. “Les anciens seront avant tout contents de voir participer des jeunes à leurs côtés.”
“Evidemment, on est tous stressés”, avoue Noémie en haussant les épaules, “mais on est aussi très fiers de leur rendre hommage.” “Au début, j’étais pas trop emballé”, reconnait Florian qui a finalement dédié un poème aux résistants. “Nous devions écrire un texte en trente lignes, avec ce qu’on voulait dire aux déportés ou aux résistants. Avec aussi un message pour l’avenir. Le plus dur, c’est de commencer”, explique Pierre-Yves.
Martin, malgré ses 13 ans, n’en est pas à sa première cérémonie. “C’est ma troisième. J’ai déjà fait la celle du 11 novembre pour l’armistice de 14-18 et celle du 26 avril pour la journée de la déportation. Comme les gens participent de moins en moins à des cérémonies comme celles-là, c’est important que des jeunes rappellent cette période, pour éviter que ces atrocités se reproduisent.”
Très émouvant aussi le texte lu par Manon, 14 ans, qui rendait ainsi hommage à son arrière grand-père Albert qu’elle n’a pas connu et qui a vécu la déportation à Buchenwald. “J’en ai parlé avec mon père et mon grand-père qui m’ont raconté sa souffrance, sa maigreur au retour des camps. J’ai appris à respecter sa mémoire et sa bravoure… Ça fait aussi bizarre de voir que ma famille a participé à l’histoire qu’on nous apprend.”
Habituellement, il ne sont que deux à lire un texte lors de la cérémonie. Mais cette fois-ci, devant le nombre de participants et la qualité des écrits, les déportés et résistants ont eu beaucoup de mal à trancher et n’ont pu se départager sur sept d’entre eux. D’où cette participation plus importante, complétée par la lecture, également par deux collégiens, du communiqué de l’UFAC (Union des associations de combattants et des victimes de guerre).
Les élèves volontaires de 3e écrivent ainsi des textes pour les commémorations du 11 novembre et du 8 mai mais sont en fait présents lors de cinq cérémonies au cours de l’année, celles du 11 novembre, du 26 avril, du 8 mai, du 18 juin et du 15 août, date anniversaire de la libération de Brive.
Un beau devoir de mémoire et surtout un poignant message d’espoir.