Beau coup de filet pour les 500 Bisons du 126e régiment briviste qui sont déployés depuis un mois et demi en Afghanistan dans la région montagneuse de Surobi à l’est de Kaboul. A peine installés et les voilà qui réalisent une énorme saisie de munitions, plus de 3 tonnes dissimulées dans une cache, la plus importante effectuée par l’armée française sur ce théâtre. L’occasion pour le colonel Goisque de nous donner aussi des nouvelles et, photos à l’appui, de faire partager aux Brivistes d’ici le quotidien de ces Brivistes d’ailleurs qui se partage “entre patrouilles et actions presque humanitaires”.
La saisie record a eu lieu il y a deux semaines “grâce aux bonnes relations entretenues avec la population et à l’entretien des réseaux d’informateurs”, précise le colonel Jérôme Goisque, chef de corps du 126e RI briviste. Les tonnes de munitions ont ensuite été détruites le 18 août dans un “beau feu d’artifice”. Il faut savoir que ces armes sont utilisées pour réaliser des pièges mortels, les fameux IED (engins explosifs improvisés) qui ont déjà tué de nombreux soldats et civils. La sécurité du pays passe aussi par cette mission de “dépollution”.
Il n’y aura donc pas eu d’accoutumance progressive pour les Brivistes qui ont dû se faire très vite aux “difficultés naturelles” du terrain afghan en cette période: une chaleur étouffante, la poussière qui s’infiltre partout, l’altitude... “Il a été nécessaire de prendre le rythme plus vite que prévu, tant les missions immédiatement confiées au régiment exigeaient un niveau d’aguerrisement important”, explique le colonel. Fort heureusement, les 500 Bisons s’étaient préparés depuis un an aux actions qui les attendaient.
Ils forment ainsi le noyau dur de ce qu’ils ont eux même baptisé la “Task force Bison”. La plupart d’entre eux sont concentrés sur la base opérationnelle de Tora, un grand poste avancé établi sur un piton rocheux, d’où ils ont relevé le 2e REP de Calvi. Au sein de la coalition de l’OTAN, Ils sont aussi directement dans la chaine de commandement de la 101e division américaine, celle-là même qui sauta sur la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
C’est donc de la FOB Tora que les Brivistes sillonnent le district de Surobi. “Responsables de la sécurité du district et du soutien au développement dans cette zone, les Bisons alternent les missions à caractère presque humanitaire et celles plus “agressives” visant à combattre l’insurrection ou au moins à la couper du soutien de la population qu’elle terrorise et intimide.” Des opérations visant à reprendre l’ascendant sur les insurgés dans leur zone et qui s’effectuent au contact permanent avec l’armée et la police afghanes.
C’est dans le cadre de ces actions qu’un sous-officier a été grièvement blessé le 31 juillet dernier, touché par balle lors d’un accrochage près de Sper Kunday, connu pour être un “sanctuaire insurgé” et tristement célèbre également pour avoir été le théâtre de l’embuscade qui coûta la vie à dix militaires français en août 2008. Rapatrié à l’hôpital du Val de Grâce à Paris, il se remet bien de sa blessure au grand soulagement de ses camarades qui ont pu le joindre au téléphone. “Entendre sa voix fut un moment d’émotion et de soulagement. Tous ici pensent à lui souvent et lui apportent leur soutien.”
“Les conditions de vie sont bonnes sur les bases, et plus rustiques dès que l’on quitte les cantonnements pour plusieurs jours. Mais le moral est excellent et le soutien de nos familles et amis qui parvient jusque dans ce coin improbable du monde entretient cette bonne ambiance”, rassure le chef de corps. Les Brivistes ont d’ailleurs personnalisé leur décor avec des affiches leur rappelant le pays. “Celles du CAB arborant une banderole de soutien aux Bisons tapissent les murs des bases et postes avancés”, illustre avec humour le colonel. Les militaires suivent d’ailleurs de près la saison rugbystique et ne manquent pas dans leurs mails de “pousser” solidairement pour chaque match.
En septembre, leur mission va se poursuivre avec comme objectif majeur le soutien aux forces afghanes dans “la sécurisation toujours délicate du scrutin législatif qui doit se tenir le 18 septembre et que les insurgés et talibans ont déjà annoncé vouloir perturber”. Les Bisons n’en poursuivront pas moins leurs missions quotidiennes “dans ce pays splendide et mystérieux qui ne peut qu’exercer une étrange fascination”, constate avec lyrisme le colonel. C’est d’ailleurs dans ce contexte que la task force bison qui dispose d’une cellule civilo-militaire, participe également à l’amélioration des conditions de vie de la population, en faisant par exemple travailler des entrepreneurs locaux pour réaliser des équipements comme un puits ou en distribuant des kits scolaires…
La mission des Bisons dure un peu plus de 5 mois; ils ne rentreront qu’avant Noël. Depuis l’Afghanistan et à travers nous, le colonel et ses 500 Bisons ont tenu à souhaiter “une bonne rentrée aux Brivistes et leur adressent un salut amical… et à leurs familles, un peu plus encore!”
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