“Quel monde pour 2030?” questionne ce concours d’éloquence de la Nouvelle Aquitaine qui donne la parole aux jeunes en filière professionnelle. Deux équipes brivistes, l’une de Bahuet, l’autre de Simone Veil, se sont qualifiées pour la finale qui aura lieu le 5 mai prochain à Bordeaux.
Pourquoi Lucas, Johann et Rémi, en 1ère SPVL (Service de Proximité et Vie Locale) au lycée Bahuet, brandissent-ils des fruits de châtaignier ou de hêtre ? Tout simplement parce que ce trio a choisi de parler biodiversité et déforestation en demi-finale du concours d’éloquence. Camille, Klara et Maxence, en 2de Bac Pro GATL (Gestion administration transport logistique) au lycée Simone Veil ont courageusement abordé un tout autre sujet: celui de l’excision et des mutilations génitales féminines.
Les deux argumentaires ont su convaincre le jury académique puisque sur les 17 équipes participant à la demi-finale académique, ce 17 mars en visio, les deux trios brivistes ont gagné le droit d’aller en finale régionale qui se déroulera le 5 mai prochain au siège du Conseil régional. Ils auront à négocier une difficulté supplémentaire car cette fois, les équipes encore en lice auront toutes à traiter un même questionnement: “Agir à tous les échelons, pour un monde plus égalitaire, plus juste, sain et durable pour tous les êtres humains: Juste un rêve?”
Organisé par le RADSI, Réseau associatif pour l’aide au développement et aux solidarités internationales de la région Nouvelle Aquitaine, ce projet d’éducation amène les jeunes, par le biais d’un concours d’éloquence, à réfléchir sur leur pouvoir d’agir en citoyens du monde solidaires. Il s’appuie sur les 17 Objectifs de développement durable (ODD) listés dans le programme Agenda 2030 acté par l’ONU en 2015. Surtout, ce concours est destiné à des élèves de lycées agricoles, professionnels ou de la mer.
“Ce concours d’éloquence donne la parole à des jeunes qui souvent ne la prennent pas”, se félicite Richard Mazuer, enseignant dans la filière sanitaire et sociale à Bahuet qui a accompagné les élèves depuis novembre. “Ces trois jeunes, habituellement plutôt réservés, ont fait preuve d’une grande maîtrise et d’une grande maturité.”
Au préalable, les deux équipes lauréates ont d’abord dû s’imposer au sein leur établissement respectif car d’un côté comme de l’autre, l’invitation a séduit leurs camarades de classe: il y avait 5 en lice à Bahuet, 8 à Simone Veil. “Début mars, nous avons organisé notre sélection dans l’amphithéâtre, en invitant d’autres classes. Il y avait la même effervescence que dans le documentaire À Voix haute. Les élèves ont gagné en assurance, en élocution. Ils se sont découverts autrement, ça reste un souvenir fort”, raconte l’enseignant.
“Il y a eu une belle adhésion”, confirme Frédéric Rénier, proviseur adjoint à Simone Veil. “Les élèves ont complètement adhéré, ils venaient même en dehors de leur plage horaire pour travailler. Et c’est une excellente préparation pour la présentation du chef d’œuvre à l’oral qu’ils ont désormais à soutenir pour leur examen.” Pour les uns et les autres, un bel exemple d’engagement citoyen. Et comme l’exhortent Lucas, Johann et Rémi: “Arrêtons d’être spectateur.”
La lycéenne du lycée Simone Veil qui participe brillamment à ce concours d’éloquence avec 2 de ces camarades s’appelle “KLARA”.
Un grand bravo à ces jeunes… bonne chance et beaucoup de réussite pour la suite ! Vous avez déjà fait un beau parcours votre famille et vos professeurs peuvent être fier de vous.
Rectifié
Julien Allain
Brive Mag