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Des “gens d’ici venus d’ailleurs” conviés à un petit-déjeuner

Petit déjeuner à Raoul Dautry

Mardi matin, le centre Raoul Dautry bruissait d’un beau mélange de conversations à l’occasion d’un petit déjeuner auquel étaient conviés les habitants du quartier de Chapélies. Le documentaire de Jamila Houdaïbi, Gens d’ici venus d’ailleurs, a été projeté.

Petit déjeuner à Raoul DautryThé, café, crêpes, le petit déjeuner offert mardi matin par le centre Raoul Dautry aux habitants du quartier pouvait être copieux pour les plus gourmands. Plus de quatre ans qu’existe ce moment de convivialité, organisé tous les premiers mardis du mois. Dans la salle, une large majorité de femmes de toutes origines. Quelques hommes et une poignée de jeunes gens aussi. Pas d’enfants, puisqu’ils étaient à l’école.

Multiplier les contacts entre les habitants des Chapélies, tel est le but de ce type d’opération. Dans le même esprit, des veillées sont régulièrement organisées. Veillées familiales, avec les enfants. Et d’autres soirées sans eux, pour les grands. Ce sera le cas le 29 juin prochain, avec la projection du documentaire de la Briviste Jamila Houdaïbi Gens d’ici venus d’ailleurs.

Pendant la projectionCe “docu”, les convives du petit dej’ de mardi ont pu le voir. Sur l’écran, des immigrés. Ou leurs enfants, voire leurs petits enfants. De l’enchaînement de témoignages, on ressort avec une idée finalement assez précise de ce qu’est l’immigration. De la manière de vivre le déracinement. Le sien, ou celui des parents. Le pays d’origine reste inscrit dans l’histoire familiale, et vivre avec peut à la fois être douloureux et source de richesse.

Jamila Houdaïbi, réalisatrice du documentaireLa douleur, c’est le départ, puis le souvenir d’un pays quitté pour arriver dans un autre qui n’a pas grand chose à voir. La richesse, c’est le mélange des cultures. L’ancienne, celle de cet ailleurs où on ne vit plus, et la nouvelle, celle du pays d’accueil. Que les témoins, pour la plupart des habitants de Tujac ou Gaubre, soient jeunes, âgées ou entre deux âges, le fond du discours ne varie pas, ou peu. Tous se sentent français. D’ailleurs, ceux nés sur le territoire le sont, et d’autres ont été naturalisés. Mais une partie d’eux est également de la nationalité du pays où ont pris vie les premières racines familiales. Une ambivalence qui contribue à faire de ces gens là des personnes sans aucun doute plus riches que ceux qui n’ont pas été déracinés. Les écouter apporte donc un éclairage intéressant sur l’humain et sa capacité d’adaptation.

“J’espère recueillir de nouveaux témoignages dans le quartier des Chapélies, à l’occasion de sa rénovation”, explique Jamila Houdaïbi. Pour ça, la réalisatrice doit gagner la confiance de ces futurs interlocuteurs potentiels. La soirée du 29 juin au centre Raoul Dautry, destinée aux habitants de ce quartier en pleine mutation, y contribuera sans doute.

Une image du film

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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