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Des fleurs contre les violences faites aux femmes

En fin de matinée, des gerbes ont été déposées devant la stèle du square Marcel-Cerdan pour honorer la mémoire des femmes et des enfants décédés sous les coups de leur conjoint, ex conjoint ou père. “Un fléau malheureusement toujours d’actualité”, témoigne l’association SOS Violences conjugales.

Cette cérémonie se déroule habituellement chaque 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes partout dans le monde. Pour des raisons d’organisation, elle n’a eu lieu à Brive qu’aujourd’hui lundi 26. Une vingtaine de personnes seulement se sont retrouvées sous la grisaille autour de la stèle dressée dans un angle de la roseraie: des élu(e)s, des professionnels ou des bénévoles qui œuvrent dans ce domaine. Pourtant, “c’est l’affaire de tous et de chacun d’entre nous et c’est ensemble que nous pourrons éradiquer le phénomène”, rappelait Georgette Chastanet, présidente de SOS Violences conjugales. “On ne sait pas ce qui se passe derrière une porte fermée, mais on ne peut pas rester indifférent. Il faut dénoncer pour éviter le pire, sinon on devient moralement complice. La libération publique de la parole est à l’œuvre mais elle doit se poursuivre au-delà de l’ampleur médiatique actuelle. Seule la partie visible de l’iceberg émerge”, s’inquiète la présidente.

Les chiffres sont toujours malheureusement là pour le rappeler: 130 femmes ont été tuées en 2017 par leur compagnon ou ex-compagnon (elles étaient 123 en 2016). Cela signifie que tous les 3 jours, une femme meurt au sein de ce huis-clos familial. À ces victimes, il faut ajouter 16 hommes tués par leur compagne ou ex-compagne, et 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales, selon des données compilées par la police et la gendarmerie et rendues publiques par le gouvernement. “Ce qui est insupportable, c’est qu’il n’y a aucune baisse significative des violences“, renchérit Anne-marie Chastré, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, représentant le préfet. “Plus on avance dans la prise en compte de ce fléau, plus la parole se libère. D’autres moyens vont être déployés, il y a encore beaucoup de choses à faire.” À commencer par changer notre propre regard: “C’est toute l’organisation de la société qu’il faut revoir. Très clairement, on est dans une société qui est sexiste“, affirmait ce matin dans les media Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

Demain mardi, le gouvernement doit lancer un portail de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, accessible via le site internet service-public.fr depuis un ordinateur, une tablette ou un smatrphone. Un accès facilité, sans obligation de décliner son identité. L’association SOS Violences conjugales ne faiblit pas et poursuit inlassablement son engagement sur le terrain à travers ses différentes structures. “Notre Pole écoute et entretiens a reçu 93 femmes, enregistré 205 appels et mené 79 entretiens. Notre accueil de jour Inform’elles, à Brive et à Tulle, a reçu 166 femmes et notre CHRS Solidarelles 32 femmes et 33 enfants”, détaillait la présidente, sans occulter le dispositif de Téléproctection grave danger. En 2018, l’association a développé quelques axes prioritaires, comme à destination des femmes porteuses de handicap, encore plus ciblées par ces violences, à travers un permanence externalisée à la Maison municipale du bénévolat à Brive… Nous ne saurions trop vous recommander d’aller vous recueillir devant la stèle et de lire le texte qui y figure en épitaphe: “J’ai reçu des fleurs aujourd’hui…”

Le message est fort pour les victimes: il faut oser en parler. Un numéro pour briser le silence: le 3919 (appel gratuit et anonyme, de 8h à 22h du lundi au samedi) dont le numéro n’apparait pas sur les factures de téléphone.Il est possible également de contacter l’association SOS violences conjugales au 05.55.88.20.02.

Pour s’informer sur internet, deux sites à consulter:

  • http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/. C’est le site du gouvernement, des rubriques très claires, qui expliquent ce qu’il faut savoir, comment comprendre votre situation, où s’adresser… Son plus: en un clic, vous pouvez à tout moment quitter rapidement le site et même effacer toute trace de votre passage.
  • http://www.sosfemmes.com/index.htm.  Le site décortique les mécanismes de la violence conjugale, comment elle s’installe, ses formes, ses cycles, ses conséquences, les adresses à connaître, que faire si votre voisine en est victime… et des modèles d’attestations et de formulaires.

Chacun doit aussi connaître un discret signe d’appel à l’aide: un point noir dessiné dans la paume de la main, un moyen pour les victimes d’alerter leur entourage, afin que celui-ci puisse déclencher tout aussi discrètement les structures d’aide.

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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